
TORONTO – L’ailier défensif montréalais Jeremiah Ojo a été le premier Québécois sélectionné lors du dernier repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF), quand les Argonauts de Toronto ont appelé son nom au septième rang au total de l’encan annuel.
Vendredi, il fera ses débuts professionnels « chez lui », quand les Argos visiteront les Alouettes de Montréal au stade Percival-Molson en lever de rideau de leur saison 2025.
« C’est vraiment excitant, c’est la réalisation d’un rêve », mentionne le principal intéressé au bout du fil. « De jouer mon premier match dans une ligue professionnelle chez moi, ça veut dire que ma famille et les gens chers à mes yeux seront là pour m’encourager. Je n’aurais pas pu demander mieux. »
LIENS CONNEXES
» McManis se fixe un objectif pour 2025 : continuer à viser l’excellence
» Les Argonauts réembauchent le botteur international John Haggerty
» Plus de nouvelles des Argonauts de Toronto
Le produit des Carabins de l’Université de Montréal s’est taillé un poste avec les Argonauts au terme du camp d’entrainement éreintant, au cours duquel il a dû s’acclimater au niveau de jeu chez les professionnels. Entre les cahiers de jeux plus complexes et les adversaires plus gros et plus forts dans les tranchées, Ojo affirme que l’accueil chaleureux qu’il a reçu de tous les membres de l’équipe a tout de même permis de rendre cette transition enrichissante.
« Les entraineurs et les joueurs m’ont tous super bien accueilli. Ils m’ont vraiment donné le temps de m’adapter, que ce soit au chapitre du livre de jeux ou juste à propos de la culture, de l’environnement. »
Ojo en arrivée en retard au camp à Toronto puisqu’il avait été invité au mini camp des recrues des Giants de New York, dans la NFL. Cette invitation est survenue au terme de la saison 2024 retentissante de l’ailier défensif dans l’uniforme des Carabins. En huit rencontres, Ojo a amassé 20 plaqués, sept sacs, deux échappés provoqués et une passe rabattue. À six pieds, deux pouces et 246 livres, il possède le gabarit typique des chasseurs de quarts modernes, plus rapides et agiles que leurs prédécesseurs.
Même s’il faisait partie des joueurs les plus dominants du U SPORTS, Ojo admet que l’écart entre les rangs universitaires et professionnels est considérable.
« À comparer à U SPORTS, c’est beaucoup plus complexe. C’est beaucoup de matériel, et ça peut être un peu intimidant au début. Il faut investir beaucoup plus de temps pour étudier le livre de jeux. Dans U SPORTS, une fois que tu connais tes jeux, tu te sens confortable. Ici, chez les professionnels, il faut étudier les bandes vidéo et le livre de jeux chaque jour. »
« Quand je fais des répétitions contre des gars comme Ryan Hunter (récipiendaire du titre de joueur de ligne offensive par excellence en 2024), ça me permet tellement de m’améliorer. C’est certain que je ne gagne pas chaque répétition, mais chaque répétition que je perds est une occasion d’apprendre. Ça aide ma croissance, et ça me prépare aux situations de match. »
Les Argos comptent de plus sur un bon contingent québécois au sein de leur formation. Avec les Kevin Mital, Anthony Vandal, Brian Harelimana, Hergy Mayala, et même l’entraineur des demis offensifs Dominic Picard, Ojo s’est rapidement senti à la maison à Toronto.
« Que ce soit avec coach Picard, ou avec les autres joueurs francophones, c’est sûr que ça aide pour s’adapter et pour l’intégration. On a déjà un lien! »
Ojo ne se fait pas d’illusion quant à son utilisation en 2025; il sait qu’il devra d’abord faire ses preuves au sein des unités spéciales. À ce sujet, il mentionne que ses entraineurs lui ont donné un bon vote de confiance en vue de la saison.
« Ils m’ont dit de prendre ça au jour le jour. Ils savent que j’ai encore le temps pour vraiment croitre et grandir, et que j’ai un avenir dans le football professionnel. Je m’attends à contribuer le plus possible sur les unités spéciales; c’est une très grosse partie du jeu dans la LCF. Une fois que je vais démontrer ma valeur, j’aimerais commencer à avoir quelques répétitions en défense. C’est un de mes objectifs cette année. »
La dernière visite des Argos au stade Percival-Molson remonte au 11 novembre dernier, quand ils avaient vaincu les Alouettes en finale de l’Est, en route vers une conquête de la Coupe Grey une semaine plus tard. Même si le noyau des Alouettes est demeuré sensiblement le même durant la saison morte, Ojo affirme que les Argos se préparent comme s’ils affrontaient une nouvelle équipe, vendredi soir.
« C’est le premier match de la saison, on n’a pas de vidéos de cette année à étudier. Il peut y avoir des changements, mais ça ne nous dérange pas trop. On se prépare en se concentrant sur les trucs que nous avons implantés durant les camps d’entrainement. »
Le botté d’envoi est prévu à 19 h 30 HE, vendredi, au stade Percival-Molson. La rencontre sera diffusée sur RDS, précédée d’une émission spéciale d’avant-match dès 18 h30 HE.