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17 avril 2025

Repêchage : Parmi de bons demis défensifs, Haie tire son épingle du jeu

Arthur Ward/LCF.ca

QUÉBEC – Le demi défensif Anton Haie et ses coéquipiers du Rouge et Or de l’Université Laval ont goûté à l’apogée du football universitaire canadien, et ce, deux fois plutôt qu’une.

Double champion de la Coupe Vanier, en 2022 et en 2024, Haie n’aurait sans doute jamais pu prédire une telle culmination, n’est-ce pas?

Pourtant, pour le principal intéressé, ce chemin semblait tracé pour lui depuis un tout jeune âge.

« Au fond de moi, j’ai toujours su que j’allais jouer pour le Rouge et Or », a affirmé Haie lors de notre entretien en marge du camp d’évaluation de la Ligue canadienne de football (LCF).

Pour nous aider à mieux comprendre son état d’esprit, il nous ramène 14 ans en arrière, quand il était âgé de 10 ans.

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« J’ai commencé à jouer au football en 2011, quand j’avais 10 ans. Je me suis inscrit au mini Rouge et Or. Un fait cocasse, mon entraineur était Guillaume Rioux, qui était joueur chez le Rouge et Or à ce moment-là. »

Divisés en petits groupes, les jeunes footballeurs étaient entrainés des joueurs du Rouge et or. Pour des jeunes de la région de Québec, où le Rouge et Or règne en maitre sur la scène sportive, cette chance de s’entrainer avec des figures plus grandes que nature était considérable.

« C’est gars-là étaient un peu comme mes idoles », se remémore Haie. « Les joueurs du Rouge et Or, on les regardait comme s’ils étaient des joueurs professionnels. »

À partir de ce moment, le rêve d’un jour jouer pour le Rouge et Or de l’Université Laval s’est imprégné dans l’esprit du jeune Haie.

« J’avais le logo gravé sur le cœur. Ç’a toujours été un objectif pour moi de jouer là-bas », explique-t-il.

Université Laval

Après le mini Rouge et Or, le parcours de Haie l’a mené chez le Blizzard du Séminaire Saint-François (CNDF), l’un des programmes de football d’âge secondaire les plus réputés au Québec.

C’est en deuxième secondaire que Haie a commencé à croire qu’il avait réellement une chance de faire carrière au football. Encouragé par son entraineur Pascal Masson – un ancien joueur des Alouettes – Haie a alors commencé à prendre le sport au sérieux.

« Pascal Masson a vraiment fait pencher ma carrière dans le bon sens. À ma deuxième année au CNDF, j’ai vraiment pris une coche en tant que joueur. Et jusqu’à ce jour, je reste en contact avec Pascal, il m’a aidé avec mon jeu de pieds avant le camp d’évaluation », mentionne Haie.

À la même époque, Haie a eu un avant-goût de la rivalité entre le Rouge et Or et les Carabins de l’Université de Montréal, à laquelle il allait prendre part quelques années plus tard.

« En troisième secondaire, on s’est rendu en finale du Bol d’Or. Ç’a été une défaite difficile contre les Maraudeurs du Collège Laval, qui comptaient notamment sur Jonathan Sénécal », raconte Haie en riant. « On a perdu une autre fois l’année suivante, contre les Cactus du Collège Notre-Dame. Puis on a finalement réussi à l’emporter en cinquième secondaire; c’était la cerise sur le sundae et une victoire vraiment émotive pour toute l’équipe. »

Après un passage avec le Campus Notre-Dame-Foy au cégep, Haie a dû choisir avec quelle université il allait poursuivre son parcours. Comme vous vous en doutez, le choix ne fut pas difficile.

« Je n’ai pas vraiment considéré d’autres écoles », se souvient Haie. « J’ai visité Concordia, mais je savais déjà que j’allais aller à Laval. En plus, ils me recrutaient depuis ma deuxième année au cégep. Ce fut un choix assez évident. »

À Laval, Haie a continué son développement au sein de l’un des meilleurs programmes universitaires au pays. Appuyé par un personnel d’entraineurs chevronné, il est ainsi devenu un espoir de qualité en vue du repêchage de LCF, le 29 avril prochain.

Un espoir de qualité oui, mais qui évoluait un peu sous le radar des dépisteurs de la LCF, selon ses propres dires.

« Je suis arrivée à Regina en n’étant pas l’un des gars les plus convoités; je crois que je suis passé un peu sous le radar », explique Haie. « J’ai eu une bonne implication à Laval, mais je crois que les gens ne savaient pas nécessairement qui j’étais. À Laval, on n’est pas une équipe qui a beaucoup de vedettes. On joue bien en groupe, ce ne sont pas des joueurs individuels qui nous permettent de gagner. »

Arthur Ward/LCF.ca

Le système du Rouge et or, Haie est parvenu à le maitriser avec brio. En plus de jouer en défense, il évoluait aussi sur les quatre unités spéciales, un atout considérable pour les joueurs canadiens. Haie est même devenu le joueur ayant bloqué le plus de botté dans l’histoire du Rouge et or, un accomplissement impressionnant, selon son entrainement-chef Glen Constantin.

« Il est une valeur sûre. C’est un bon athlète, rapide et explosif. Un aspect à ne pas négliger, il est le joueur qui a bloqué le plus de botté dans l’histoire du Rouge et Or. Ça, c’est quelque chose d’instinctif, ça ne s’entraine pas vraiment », avait dit Constantin de Haie, en mars.

Haie est d’avis que, parmi une cuvée de demis défensifs de grande qualité, cet impondérable et sa compréhension des unités spéciales lui confèrent un avantage non négligeable.

« Comme porte d’entrée dans la LCF, je crois que mon plus grand atout est mon implication sur les unités spéciales », affirme-t-il. « Nous sommes une très bonne cuvée de demis défensifs, mais je ne sais pas s’il y en a autant qui sont autant actifs que moi sur les unités spéciales. »

Dans moins de deux semaines, Haie et ses coéquipiers chez le Rouge et Or se réuniront avec amis et famille pour visionner ensemble le repêchage de la LCF, ce « moment qui n’arrive qu’une fois dans une vie. »