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21 mars 2025

Camp d’évaluation : Hassane Dosso veut rattraper le temps perdu

Arthur Ward/LCF.ca

REGINA – Le receveur des Carabins de l’Université de Montréal Hassane Dosso revient de loin. Littéralement et figurativement.

Le natif de Paris, en France, a dû composer avec plusieurs blessures au cours des dernières années, des blessures qui lui ont fait manquer des grands pans de ses années de développement. Il n’a disputé qu’un match en 2022, puis a manqué l’entièreté de la saison 2024 en raison d’une blessure subie lors du dernier match de la saison 2023.

Malgré tout, ses performances quand il était en santé lui ont permis d’être invité au camp d’évaluation de la Ligue canadienne de football (LCF) cette semaine à Regina. Il se présente en Saskatchewan, à 6973 km de sa ville natale, rétabli à 100 %, prêt à rattraper le temps perdu au cours des dernières saisons.

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Dosso est né à Paris, où le soccer règne en maitre chez les jeunes sportifs. C’est en regardant un Manga avec un ami qu’il a découvert le football américain, à l’âge de 12 ans.

« On regardait un Manga de football américain, on avait bien aimé », se remémore-t-il. « Mon ami a vu qu’il y avait ce sport-là près de chez nous, alors on a décidé d’essayer. Depuis, je n’ai jamais arrêté. »

Ce qui est né d’une simple curiosité s’est vite transformé en passion pour le jeune Dosso. Il a continué à se développer, si bien que des écoles québécoises ont commencé à lui porter attention.

« Au début je jouais juste comme ça. À un moment donné, j’ai eu la piqure et j’ai commencé à penser à aller à l’étranger. Mes amis et moi avons été contactés par le Cégep de Thetford. Au début je ne voulais pas y aller », dit-il en riant. « Mais quand j’ai vu que mes amis étaient intéressés, je me suis dit que j’aillais y aller. »

Dosso admet que son arrivée au Québec a été accompagnée d’un certain choc culturel. Il est vrai qu’il est rare d’entendre Thetford Mines et Paris prononcés dans la même phrase.

« Je viens de Paris, c’est une grande ville. Je suis arrivé à Thetford, une petite ville; il n’y avait pas d’autobus, pas de métro! Il fallait se déplacer en voiture partout. J’étais loin de ma famille, loin de mes repères. Au début, le français québécois, c’était compliqué pour moi! »

« Mais je me suis habitué, je comprends tout maintenant », ajoute-t-il.

(Arthur Ward/LCF.ca)

Après son parcours avec les Filons, Dosso a rejoint les rangs des Carabins de l’Université de Montréal – une ville qui possède un réseau d’autobus et de métro, se permet de mentionner l’auteur de ces lignes.

Il a épaté à sa première saison, en 2021, réussissant 48 attrapés pour 757 verges et quatre touchés. En 2022, il n’a été limité qu’à un seul match en raison d’une blessure à l’épaule.

Il est revenu en force en 2023, captant 33 passes pour 489 verges et quatre touchés. Il s’est toutefois blessé lors du dernier match de la saison, ce qui l’a forcé à rater la conquête de la Coupe Vanier des Carabins, ainsi que l’entièreté de la saison 2024.

Dosso admet que ces dernières années ont été difficiles, autant sur les plans physique que mental.

« On peut dire que je l’ai bien vécu, mais en même temps pas du tout. Ma blessure à l’épaule, je l’ai bien vécue parce que je savais que j’allais revenir à 100 %. Ma dernière blessure a été plus difficile parce qu’elle a mis fin à une bonne saison. Je n’ai pas pu aller en éliminatoires avec les gars. »

La saison 2023 était aussi la dernière de Dosso avant d’être admissible au repêchage de la LCF. En raison de sa blessure, il a dû repousser son admissibilité d’un an, ce qui l’a mené à Regina cette semaine.

« Ç’a joué un peu sur mon mental, mais j’en suis sorti plus résilient », affirme Dosso.

Malgré ses défis, l’entraineur-chef des Carabins Marco Iadeluca m’avait mentionné la semaine dernière que Dosso avait toujours gardé son attitude positive autour de l’équipe. Après plus d’un an de réadaptation, il se présente maintenant en Saskatchewan en pleine possession de ses moyens.

« C’est un grand soulagement. Je savais que j’allais revenir, mais c’était vraiment long. J’ai toujours continué à m’entrainer et j’ai vu les progrès. Maintenant que je suis ici, je me dis que j’ai bien fait de ne pas abandonner. »

Peu importe ce que les prochains mois réservent à Dosso, sa présence en Saskatchewan cette semaine est une victoire en soi. De Paris à Regina, en passant par Thetford Mines et Montréal, il en a fait des kilomètres pour se rendre où il est aujourd’hui.