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20 février 2025

Se joindre aux Lions une question d’opportunité pour Adam Auclair

Arthur Ward/LCF.ca

QUÉBEC – Le 2 novembre dernier, alors que les Roughriders de la Saskatchewan accueillaient un premier match éliminatoire au Mosaic Stadium depuis 2021, le secondeur québécois Adam Auclair goûtait aux éliminatoires de la Ligue canadienne de football (LCF) pour la toute première fois de sa carrière.

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Aux quatre coins du circuit, les partisans des Roughriders sont généralement reconnus comme les plus fous, les plus fiers et les plus passionnés. Le Mosaic Stadium, quant à lui, est souvent perçu comme l’un des stades les plus bruyants et les plus intimidants de la Ligue.

Et l’an passé, contre la Colombie-Britannique en demi-finale de l’Ouest, Auclair, un ancien du Rouge et Or de l’Université Laval et des Cougars du Collège Champlain-Lennoxville, a eu l’occasion de le constater par lui-même.

« C’était vraiment formidable comme expérience », a mentionné le natif de Saint-Georges. « Le stade était pratiquement rempli, et l’ambiance était électrisante. Le Mosaic Stadium est un endroit spécial dans la LCF. J’en avais beaucoup entendu parler, mais la saison dernière, pendant les éliminatoires, j’ai enfin eu l’occasion de le vivre. »

Une victoire de 28-19 aux dépens des Lions avait alors permis à la Saskatchewan d’accéder à la finale de l’Ouest, sept jours plus tard, contre les Blue Bombers à Winnipeg. Cependant, les Roughriders n’avaient pas le fait le poids au Princess Auto Stadium le 9 novembre, s’inclinant 38-22 devant la formation manitobaine.

Une fin de parcours qu’Auclair et ses coéquipiers n’avaient évidemment pas envisagée.

« Avec l’équipe que nous avions, je croyais réellement que nous avions une chance de nous rendre jusqu’au bout », a confié le jeune homme de 28 ans. « Je pense que nous n’avons tout simplement pas bien joué cette journée-là; nous nous sommes fait un peu surprendre. Mais ce sont des choses qui arrivent. »


Même s’il soutient avoir aimé son séjour en Saskatchewan, et s’il se dit somme toute satisfait de sa saison 2024 avec les Roughriders – il a réussi 37 plaqués défensifs, 15 autres sur les unités spéciales, trois interceptions et un sac en 15 rencontres –, le secondeur de six pieds, un pouce et 214 livres a choisi de mettre fin à son aventure dans les Prairies après seulement une saison, la semaine dernière.

En effet, le choix de premier tour du ROUGE et NOIR d’Ottawa lors du repêchage de la LCF en 2020 a paraphé une entente avec les Lions dans les heures qui ont suivi l’ouverture du marché des joueurs autonomes dans la LCF, le 11 février à midi.

« Tout est une question d’opportunités dans la LCF, et je jugeais que les Lions étaient l’équipe qui m’offrait les plus belles occasions », a expliqué Auclair. « Et plusieurs éléments entraient en ligne de compte : je connais le coordonnateur défensif (Mike Benevides), le coordonnateur des unités spéciales (Cory McDiarmid), plusieurs joueurs au sein de l’équipe… Tout semblait rendre mon choix de me joindre à la Colombie-Britannique encore plus facile. »

Chez les Lions, Auclair retrouvera près d’une dizaine d’athlètes originaires de la Belle Province, dont, notamment, le demi défensif Cristophe Beaulieu, l’ailier défensif Mathieu Betts et le joueur de ligne offensive David Foucault. De quoi rivaliser avec les Alouettes de Montréal, qui, depuis quelques années, ont généralement compté le plus de Québécois au sein de leur formation.

Assisterons-nous à la naissance d’un chapitre de la French Mafia sur la côte ouest du pays?

« C’est quand même malade », a lancé le Beauceron. « Je ne sais pas si nous allons nous surnommer la French Mafia, mais nous allons sûrement tenter de nous trouver un nom pour nous identifier quand nous sommes ensemble. Nous sommes quand même nombreux, alors je pense que nous pouvons devenir une force là-bas. »

Adam Auclair a réussi 37 plaqués défensifs, 15 plaqués sur les unités spéciales, trois interceptions et un sac en 15 rencontres avec les Roughriders en 2024 (Minas Panagiotakis/LCF.ca)

En février 2024, Auclair est passé du ROUGE et NOIR aux Roughriders lors de l’ouverture du marché des joueurs autonomes. Après trois saisons à Ottawa, à évoluer au sein des unités spéciales et à jouer avec parcimonie en défense, il jugeait qu’il était prêt à occuper un rôle de partant.

Toutefois, les performances du secondeur C.J. Avery ont encore une fois relégué Auclair à un rôle de profondeur la saison dernière. Ainsi, surtout en début d’année, le Québécois a un peu moins joué que ce à quoi il s’attendait. Mais plus la campagne progressait, plus il appréciait son rôle et ses responsabilités, autant en défense que sur les unités spéciales.

« Oui, je pensais me joindre aux Roughriders et être le partant dès le premier jour », a avoué le secondeur. « Mais plus l’année avançait, plus j’aimais mon rôle. Je participais à près de 65 % des jeux en défense, en plus de jouer sur les unités spéciales. Donc, finalement, la décision que j’ai prise de me joindre à la Saskatchewan l’an passé m’a ouvert d’autres portes, dont la possibilité de me joindre à la Colombie-Britannique cette année. »

« Cette année, mon objectif est encore une fois de jouer le plus de jeux en défense, puis poursuivre sur ma lancée : j’ai réussi de belles choses l’an passé, et j’aimerais que ça continue cette année, autant en défense que sur les unités spéciales », a-t-il ajouté.

Auclair, qui trainait une blessure à l’épaule depuis deux ou trois ans, est passé sous le bistouri à la suite de l’élimination des Roughriders en finale de l’Ouest. Depuis, il s’entraîne en compagnie du centre-arrière des Tiger-Cats de Hamilton Félix Garant-Gauthier, qui se remet lui aussi d’une blessure, au PEPS de l’Université Laval.

Guidé par les conseils d’Amélie Tremblay, responsable de la réadaptation des joueurs blessés et toute nouvelle préparatrice physique du club de football Rouge et Or, Auclair se dit heureux des progrès qu’il a réalisés depuis son opération, et il soutient qu’il sera prêt pour le début de la prochaine campagne.

« Ça va faire du bien de recommencer la prochaine campagne en santé », a-t-il admis. « J’ai recommencé à m’entraîner tranquillement à la mi-décembre, mais là, je suis en plein dans mon entraînement en vue de saison 2025. »

« En plein dans ça, et dans les changements de couche », a souligné à la blague celui qui est devenu papa d’une fillette le 8 janvier dernier. « C’est pas mal ce qui occupe mes journées ces temps-ci; le matin, je vais m’entraîner, puis le reste de la journée, je m’occupe de mon petit bébé avec ma conjointe. »

REDONNER À LA COMMUNAUTÉ GRÂCE AU FOOTBALL

En 2025, Adam et son frère Antony, un ancien de la NFL qui a lui aussi évolué pour les Cougars du Collège Champlain-Lennoxville et pour le Rouge et Or de l’Université Laval avant de faire le saut chez les professionnels, tiendront, à Québec, la troisième édition de leur camp de football RISE.

Le but du camp est d’offrir aux jeunes la meilleure occasion d’apprentissage et de les outiller afin d’exceller dans le sport, particulièrement au football. Pendant l’événement, les participants approfondiront leur technique sur le terrain, et ils acquerront des connaissances sur tout ce qui touche le monde athlétique, comme la nutrition, la mobilité, l’entraînement et la force d’esprit.

« Quand j’étais plus jeune, j’ai eu la chance de participer à plusieurs petits camps de football, que ce soit pendant la semaine de relâche ou pendant l’été », a mentionné Auclair. « Mon frère et moi, nous voulons redonner à la communauté, en faisant vivre aux jeunes ce que nous avons vécu quand nous étions à leur place. »

Auclair admet qu’il est agréable de travailler auprès d’un certain nombre de jeunes fréquentant la même école secondaire. Cependant, ce que son frère et lui aiment le plus de ce qu’ils tentent de mettre en place en ce moment, c’est qu’ils sont capables, grâce au camp de football RISE, de toucher et de rejoindre des jeunes de plusieurs régions.

« Nous voulons contribuer au perfectionnement des jeunes de toute la province de Québec », a-t-il confié. « Au fil des ans, nous avons accueilli des joueurs de Gatineau, de Montréal, du Saguenay, de Sherbrooke… Nous voulons développer le football, et nous voulons transmettre la passion qui nous a été transmise quand nous étions jeunes. »