Geoffrey Cantin-Arku : Un p’tit gars d’ici, bien ancré dans sa communauté

MONTRÉAL – Parmi les joueurs repêchés au premier tour du dernier repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF), le secondeur Geoffrey Cantin-Arku des Alouettes de Montréal est le joueur qui s’est le plus démarqué à sa première saison chez les professionnels.

Le receveur des Argonauts Kevin Mital aurait peut-être son mot à dire à ce sujet, lui qui a inscrit un touché lors du plus récent match de la Coupe Grey, mais c’est Cantin-Arku qui a eu le plus grand impact sur son équipe lors de la saison régulière, en plus de s’impliquer dans sa communauté à chaque fois qu’il en avait l’occasion.

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Il faut dire que la saison de Cantin-Arku a bifurqué de manière assez inattendue dès le premier match de la saison. Avant cette rencontre du 6 juin, contre les Blue Bombers de Winnipeg, les Alouettes comptaient sur un groupe de secondeurs talentueux, composé, entre autres, de Darnell Sankey, Tyrice Beverette, Reggie Stubblefield et Tyrell Richards.

Derrière un groupe de joueurs autant expérimentés, Cantin-Arku s’attendait d’abord à faire ses preuves sur les unités spéciales. Des blessures consécutives à Stubblefield et Richards lors du match contre les Bombers sont cependant venues chambouler les plans des Alouettes.

« Je m’attendais vraiment à passer du temps sur les unités spéciales », a admis Cantin-Arku à l’autre bout du fil. « Quand Tyrell est tombé au combat, ç’a vraiment accéléré ma préparation. J’ai sauté à pieds joints sur cette occasion, et je suis vraiment content de ma saison. »

Grimpant soudainement plusieurs échelons dans l’organigramme des Alouettes, le natif de Québec a joué 45 répétitions en défense dès la rencontre suivante, effectuant trois plaqués défensifs et deux de plus sur les unités spéciales.

Cantin-Arku a ensuite su conserver sa place dans la rotation défensive tout au long de la saison, terminant la campagne avec 33 plaqués défensifs, cinq sur les unités spéciales, cinq sacs et une interception. Des statistiques très impressionnantes pour un joueur qui n’avait pas joué au football avec des règles canadiennes depuis 2019.

Eric Bolte/LCF.ca

L’athlète de 26 ans admet d’ailleurs qu’une période d’adaptation a été nécessaire pour se réhabituer au football à 12 joueurs.

« Ça bouge tellement au football canadien, notamment avec le départ vers l’avant des receveurs avant la remise du ballon », explique Cantin-Arku. « Le terrain est aussi plus large. Et dans le jeu au sol, tu ne peux pas être aussi agressif qu’au football américain. Tu dois être patient, et laisser le jeu se développer. »

Pour l’aider à se développer, Cantin-Arku aurait difficilement pu demander mieux que des coéquipiers comme Darnell Sankey et Tyrice Beverette, qui font partie de l’élite de la LCF au poste de secondeur.

« Les deux sont deux de mes bons amis. Le bagage de connaissances qu’ils m’ont partagé m’a énormément aidé tout au long de la saison. C’est ce qui fait notre force aux Alouettes : les connexions qu’on développe entre joueurs sont meilleures, je pense, que dans les autres équipes. Malheureusement, on n’a pas fini avec la Coupe Grey, mais je crois qu’on a un bon groupe pour encore plusieurs années. »

Dans les prochaines saisons, le succès de ce groupe passera en partie par les performances du jeune quart-arrière Davis Alexander, qui s’est vu remettre les reines de l’attaque dans les dernières semaines. Bien qu’il n’ait entamé que quatre matchs dans la LCF, Alexander bénéficie de la confiance de tous ses coéquipiers en vue de la prochaine saison.

« C’est un vrai gagnant », affirme Cantin-Arku. « Dans le vestiaire, qu’on joue aux poches ou au pickleball, il trouve toujours le moyen de gagner. C’est quelqu’un en qui on peut avoir confiance, autant sur le terrain qu’à l’extérieur. Je suis certain que l’avenir des Alouettes sera brillant avec lui comme meneur. »

Donner au suivant

Le football ne représente qu’une facette de la personne qu’est Geoffrey Cantin-Arku, mais elle lui permet de rejoindre les gens et de s’impliquer dans sa communauté, particulièrement en évoluant dans sa province natale.

Cantin-Arku lors de son passage à la Mission Bon Accueil à l’automne dernier. (Alouettes de Montréal)

« C’est un rêve qui devient réalité pour moi, de pouvoir utiliser le football pour changer des vies », explique Cantin-Arku qui, avec ses trois frères et sœurs, a été élevé par une mère monoparentale qui a fait sa part de sacrifices pour que son fils soit aujourd’hui en position de redonner au prochain. « De pouvoir toucher la vie des jeunes ou des gens moins fortunés, c’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Je suis un Québécois. De pouvoir redonner à ma communauté, c’est un des grands privilèges d’être un membre des Alouettes. »

La prochaine initiative de Cantin-Arku prendra la forme du camp de football GCA, qui se déroulera les 3 et 4 mars prochain à Lévis. Destiné aux filles et aux garçons d’âge secondaire, le camp a pour but de développer les jeunes Québécois pour les préparer aux prochains niveaux de football, que ce soit au Canada ou aux États-Unis.

Pour la première édition du camp, un nombre impressionnant de 250 jeunes sportifs se sont déjà inscrits.

« Moi et plein d’autres entraîneurs comme Marc-Antoine Dequoy et Matthew Bergeron allons tenter de donner une expérience inoubliable aux jeunes. C’est un exemple parmi tant d’autres. Je suis allé à la Mission Bon Accueil avant les Fêtes pour aider les plus démunis. Les Alouettes me mettent en position de pouvoir aider le Québec; c’est toujours ça que j’ai voulu. »

Que ce soit sur le terrain ou dans la communauté, il y a fort à parier que Geoffrey Cantin-Arku deviendra l’un des piliers du paysage sportif québécois dans les prochaines années.