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1 novembre 2024

10 ans plus tard, Dominic Picard est de retour en éliminatoires de la Coupe Grey

Cameron Bartlett/LCF.ca

TORONTO – Il y a près de 10 ans jour pour jour, le 16 novembre 2014, les Roughriders de la Saskatchewan s’inclinaient par la marque de 18-10 contre les Blue Bombers de Winnipeg.

Le joueur de ligne offensive Dominic Picard évoluait alors dans l’uniforme des Riders. Il ne le savait pas à ce moment-là, mais cette défaite représenterait la dernière fois qu’il allait goûter aux éliminatoires de la Coupe Grey en tant que joueur.

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Champion de la 103e Coupe Grey et membre de l’équipe d’étoile de la division Est en 2011, Picard a pris sa retraite en juin 2016 et s’est tout de suite tourné vers le rôle d’entraineur. Il a commencé ce périple dans le rôle d’entraineur de la ligne offensive du Blizzard du Séminaire Saint-François, équipe de niveau secondaire pour laquelle il avait évolué de 1994 à 1998.

Son parcours s’est poursuivi avec les Géants du Cégep Saint-Jean-Sur-Richelieu, puis avec les Élans du Cégep Garneau, avant d’aboutir avec le Vert et or de l’Université Sherbrooke en 2022, dans le rôle de coordonnateur offensif et d’entraineur de la ligne à l’attaque. À sa première saison dans ce rôle, la ligne à l’attaque du Vert et Or a accordé son plus petit nombre de sacs en une saison depuis 2015 (14).

Il n’en fallait pas plus pour que Picard reçoive l’appel des Argonauts de Toronto en novembre 2023, qui ont fait de lui leur nouvel entraineur des demis offensif.

Près de huit ans après avoir pris sa retraite de joueur, et après avoir mangé ses croûtes dans le système scolaire québécois, voilà que Picard était de retour dans la Ligue canadienne de football.

Après sa carrière de joueur, Dominic Picard s’est rapidement tourné vers le rôle d’entraineur. (Cameron Bartlett/LCF.ca)

À moins de 24 heures de son premier match éliminatoire en tant qu’entraineur dans la LCF, Picard est fier du chemin parcouru depuis ce soir de novembre en 2016.

« Quand j’ai pris ma retraite, je voulais devenir entraineur et mon but était de gravir les échelons, en commençant par le secondaire », relate Picard. « C’est sûr que (mon poste d’entraineur chez les Argos) est un bel accomplissement. Je suis tellement dans le feu de l’action que je le réalise davantage en donnant cette entrevue. C’est vraiment cool. »

Picard mentionne que dès que sa décision d’entamer une carrière d’entraineur avait été prise, la LCF était l’objectif qu’il avait en tête. En tant qu’ancien joueur, et avant tout en tant que partisan du football canadien, il voue un grand respect à cette Ligue.

« Mon but a toujours été de retourner dans la LCF. Je regarde cette ligue-là depuis 1992. C’est une ligue accessible, oui, elle a moins de budget que la NFL, mais elle possède un charisme, une tradition incroyable. »

Avec un an chez les Argos derrière la cravate, Picard voit beaucoup de similitudes entre le fait d’entrainer des étudiants et celui d’entrainer des professionnels aguerris.

« Il y a une chose pareille partout : ce sont des êtres humains. Ils ressentent des émotions, ils veulent apprendre. La différence à ce niveau est l’expérience. Un vétéran de 10 saisons va comprendre plus rapidement qu’une recrue. Oui, ils sont payés, mais ils restent des joueurs de football qui aiment la game », explique Picard.

Chez les Argos, deux joueurs joueurs québécois ont réussi à se démarquer cette saison, dont un que connait très bien Picard.

Effectivement, le joueur de ligne offensive Anthony Vandal, qui a été repêché au dernier rang de l’encan 2023 de la LCF, a évolué sous la tutelle de Picard chez le Vert et Or de l’Université Sherbrooke durant la saison 2023. Au terme du camp d’entrainement au début de la saison 2024, Vandal a réussi à se tailler une place dans la formation des Argos.

« Quand je suis arrivé (à Sherbrooke), Anthony avait ses objectifs. Il avait une volonté d’apprendre et j’ai voulu vraiment l’aider », se remémore Picard. « Il a été très réceptif, il est embarqué dans mon plan. On l’a bien outillé. Quand il est revenu à Toronto, il avait grandi; il a cru en lui et il a adhéré au processus. »

Anthony Vandal, alors qu’il évoluait pour le Vert et Or de l’Université Sherbrooke. (Jean-Francois Massé/Université de Sherbrooke)

Signe de sa belle progression, Vandal sera de la formation partante, samedi, quand les Argos croiseront le fer avec le ROUGE et NOIR en demi-finale de l’Est.

Le receveur Kevin Mital, repêché par les Argos au premier tour du repêchage 2024, est aussi un joueur que Picard connaissait bien, pour l’avoir affronté quand il était entraineurs aux niveaux collégiaux et universitaires.

À une position où il est très difficile pour les recrues de se faire remarquer, Mital a su tirer son épingle du jeu à sa première saison dans la LCF. Il a capté 18 passes, pour 201 verges sur des réceptions.

Au camp d’évaluation de la LCF en mars, Picard, qui agissait à titre de coordonnateur offensif, a été heureux d’avoir pu mettre Mital dans une position pour réussir.

« J’ai l’ai vu évoluer au cégep et à l’université. Au camp d’évaluation, j’ai eu la chance de le voir et d’interagir avec lui entre les entrainements. En tant que coordonnateur offensif, j’ai eu l’occasion de pouvoir lui faire essayer des choses. Il a su s’adapter au plus niveau. Je l’ai vu grandir et je sais que c’est un gars qui est fort mentalement. »

Une attaque au sol dangereuse

Avec Picard comme chef d’orchestre, l’attaque au sol des Argonauts a très bien performé cette saison. Ka’deem Carey, le demi offensif numéro un, a conclu la campagne avec 1060 verges de gains au sol, bon pour le troisième rang dans la LCF. Deonta McMahon et Daniel Adeboboye ont très bien fait dans un rôle de support, réalisant des jeux importants quand leur nom était appelé. À 2107 verges, les Argonauts sont l’équipe qui a connu le plus de succès au sol cette saison.

« Cette profondeur-là crée de la compétition au poste de demi offensif », mentionne Picard. « On a un monstre à trois têtes; on est un peu plus flexible au niveau de l’attaque, ce qui est plaisant. »

Kevin Sousa/LCF.ca

De l’autre côté du ballon, le ROUGE et NOIR présente un très bon front défensif, capable de freiner le jeu au sol et de mettre de la pression sur le quart-arrière adverse. Picard et ses collègues sont bien conscients des défis que pose la défense ottavienne.

« C’est une bonne défense, ce n’est pas un hasard que (le ROUGE et NOIR) se retrouve en éliminatoires. C’est une bonne chose de les avoir affrontés deux fois cette année; il y a des choses intéressantes qu’on voit sur les vidéos. Je ne peux pas t’en dire plus », a-t-il mentionné, en prenant soin de ne pas trop dévoiler ses cartes.

À la veille de la demi-finale de l’Est et de son retour en éliminatoires, Picard ne se laisse pas dépasser par l’ampleur de la situation et demeure cartésien face au défi qui attend les Argonauts.

« On approche ce match-là comme si c’était n’importe quel autre match. Notre but est d’être 1-0 cette semaine. On se prépare comme on l’a fait tout au long de la saison. Oui, on est en éliminatoires, mais ça demeure un match de football et on veut continuer notre progression. »