
Kevin Sousa/LCF.ca
HAMILTON – Les secondes moitiés de campagne se suivent et se ressemblent pour les Tiger-Cats de Hamilton. En effet, depuis 2019, la formation du sud de l’Ontario a constamment affiché de meilleurs dossiers en deuxième moitié de saison.
Et 2024 ne fait pas exception : après n’avoir savouré que deux victoires à leurs neuf premiers matchs (2-7), les hommes de l’entraîneur-chef Scott Milanovich montrent une fiche de 4-2 à leurs six dernières rencontres, incluant une série de victoires s’étant prolongée à quatre la semaine dernière contre les Lions de la Colombie-Britannique.
Sept jours à peine après un placement victorieux de 48 verges du botteur Marc Liegghio contre les Argonauts à Toronto, les Tiger-Cats ont à nouveau triomphé sur le dernier jeu du match à Vancouver vendredi dernier.
Tirant de l’arrière 16-0 après une demie et 23-8 après trois quarts, Hamilton – qui n’avait réussi aucun premier essai avant la 20e minute de la partie – a marqué 18 points au quatrième quart, avant de voir le demi offensif Ante Litre porter le ballon sur une verge, en prolongation, pour procurer une victoire de 32-29 à son équipe.
« Personne n’a fait de discours miraculeux, et personne ne s’est mis à crier. Nous avons tout simplement apporté les ajustements qu’il fallait apporter. Tout le monde savait que nous étions capables de gagner ce match-là », a confié l’ailier défensif québécois David Ménard à LCF.ca, mercredi.
« C’est comme si nous nous sommes réveillés en deuxième demie. Nous avons apporté les ajustements nécessaires, et nous avons été capables de sortir fort en deuxième demie pour aller gagner ce match-là. »
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Depuis la fin de semaine de la fête du Travail OK Pneus, les Tiger-Cats ne perdent plus : une victoire de 31-28 contre les Argonauts lors de la semaine 13 a précédé un gain de 37-21 contre le ROUGE et NOIR d’Ottawa lors de la semaine 15, un triomphe de 33-31 encore une fois contre les Argonauts lors de la semaine 16, et la victoire en prolongation de 32-29 la semaine dernière en Colombie-Britannique.
Aux yeux de Ménard, rien n’a réellement changé entre la formation qui présentait une fiche de 2-9 en août et celle qui affiche un dossier de 6-9 en octobre. Mais…
« Personne ne se pointait du doigt, et il n’y avait pas de problème dans l’équipe entre les joueurs et les entraîneurs. Tout le monde travaillait déjà super fort, alors nous avons tout simplement continué à faire ce que nous faisions », a commencé Ménard.
« Mais les ajustements apportés par Chris Jones ont provoqué des étincelles dont nous avions besoin en défense : nous sommes capables de réussir des jeux, de provoquer des revirements, de limiter nos adversaires à peu de points… Et c’est pas mal la recette pour arriver à gagner finalement. Nous, les joueurs, avons conservé notre éthique de travail, et Chris Jones apporte sa touche magique. »
Avec les Blue Bombers de Winnipeg, les Tiger-Cats forment présentement l’équipe de l’heure dans la Ligue canadienne de football (LCF). Et vendredi, Ménard, un natif de Chicoutimi, et son équipe mettront leur série de victoires à l’enjeu en accueillant justement Winnipeg au Terrain Tim Hortons (19 h HE | RDS).
Et quelle est la dernière équipe à avoir vaincu les Tiger-Cats, le 23 août dernier? Oui, les Blue Bombers, par un pointage de 26-23 – l’une de leurs quatre défaites subies par un écart de trois points ou moins en première moitié de calendrier régulier –, au Princess Auto Stadium, l’une des sept victoires d’affilée de la formation manitobaine.
Ainsi, la série de gains d’au moins l’un des deux clubs devra inévitablement prendre fin, vendredi.
« Les Bombers, en ce moment, sont sur une lancée; ils ont retrouvé le « mojo » qu’ils avaient peut-être perdu en début d’année », a expliqué Ménard.
« Il court très bien le ballon avec Brady Oliveira. Leur jeu au sol fait partie de leur identité en ce moment, alors ce sera important pour nous d’arrêter la course. Et Zach Collaros est encore capable de réussir des jeux explosifs. Il n’y a rien de sorcier, au fond, pour gagner : être capables d’arrêter la course et de créer des revirements quand le ballon est dans les airs. »
Une défaite en fin de semaine n’anéantirait pas les chances des Tiger-Cats de se qualifier pour les éliminatoires en 2024. Cependant, un revers pourrait éliminer la possibilité d’un croisement éliminatoire de l’Est vers l’Ouest au terme du calendrier régulier – advenant des victoires de la Colombie-Britannique (vendredi) et de la Saskatchewan (samedi).
Et comme Ottawa et Toronto sont en congé lors de la semaine 18, Hamilton, avec une victoire, pourrait se rapprocher à deux points des Argonauts au troisième rang de l’Est et à trois points du ROUGE et NOIR au deuxième rang de la division.
« Ça fait au-dessus d’un mois que nous sommes en mode éliminatoire », a soutenu Ménard.
« Nous n’avons pas vraiment le choix de gagner tous nos matchs pour participer aux éliminatoires. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre, vendredi. Nous allons faire tout ce que nous pouvons pour aller chercher la victoire et mettre de la pression sur Ottawa et Toronto, et même sur les équipes de l’Ouest, via la règle du croisement. »
« Avec les victoires que nous avons obtenues au cours des dernières semaines, nous avons déjà envoyé un message aux autres équipes de la Ligue. Nous ne voulons donc pas envoyer de message, vendredi, nous voulons le solidifier : ce n’est pas de la frime, nous sommes à prendre au sérieux. »

Ménard, un vétéran de 10 saisons dans la LCF, totalise 10 plaqués défensifs et trois sacs en 14 matchs avec les Tiger-Cats cette année (Bailey McLean/LCF.ca)
Ménard dispute une première saison à Hamilton, après avoir passé huit de ses neuf premières campagnes dans la LCF en Colombie-Britannique, et une saison avec Montréal, en 2021.
Employé dans un système de rotation au sein de la ligne défensive, le joueur de 34 ans totalise 10 plaqués défensifs et trois sacs en 14 matchs avec les Tiger-Cats cette année. Un rôle qui lui plaît, particulièrement depuis un mois ou deux.
« Avec les changements que nous avons subis en défense, et avec la rotation implantée par Chris Jones depuis son arrivée, je ne peux vraiment pas me plaindre », a indiqué Ménard.
« Mon temps de jeu a vraiment augmenté, tout comme mon nombre de répétitions, et je produis plus en conséquence. Mon rôle ne fait que prendre de l’ampleur, et j’en suis content. »
Après 11 ans et 10 saisons à évoluer dans le football professionnel, reste-t-il encore beaucoup de carburant dans le réservoir de David Ménard?
« Non (rires)! Ce n’est pas un secret pour personne : je pense que je donne encore du jeu de qualité, mais je ne fonctionne plus à l’essence suprême comme je le faisais avant. Le gaz, il est pas mal sur la fin », a-t-il avoué.
« Mais je veux finir en soulevant la coupe Grey. Quand je me suis fait libérer, avant les camps d’entraînement, j’aurais pu décider de prendre ma retraite, mais c’était inconcevable, dans ma tête, de tirer ma révérence sans me donner au moins une autre chance de gagner un championnat. »