Peter McCabe/LCF.ca
MONTRÉAL – Comme ça arrive à l’occasion à monsieur et madame tout le monde, les joueurs des Alouettes de Montréal sont arrivés un peu fatigués au travail, la semaine passée, pour leur match face aux Lions de la Colombie-Britannique.
L’équipe a tout simplement manqué d’intensité. Elle n’a pas joué avec l’émotion à laquelle elle nous avait habitués au cours des matchs précédents. Pourtant, le club revenait d’une semaine de congé, et on avait droit à une salle comble au stade Percival-Molson.
J’écoutais les gens à la radio après le match, et je ne suis pas le seul à avoir senti que Montréal ne jouait pas avec l’émotion et l’attitude qui étaient, en quelque sorte, devenues la marque de commerce du club en 2024.
Mais les Alouettes auront l’occasion de se racheter, de se reprendre, cette semaine, alors qu’ils rendront visite aux Stampeders à Calgary.
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La formation de l’Alberta a beau montrer une fiche de 4-8, comme le dirait probablement Jason Mass – on commence à le connaître après deux saisons -, elle n’est pas à prendre à la légère, et elle demeure une équipe qui est quand même compétitive. Et on doit lui donner raison : 10 des matchs de Calgary cette saison se sont décidés lors des trois dernières minutes de jeu.
Le duel de samedi doit-il être vu comme un match piège pour les Alouettes? Peut-être pas, mais ce sera assurément un bon test pour les Montréalais, qui ont réussi à s’en tirer au cours des dernières semaines, malgré des performances couci-couça.
Et dans l’éventualité d’un revers, Calgary se retrouverait avec une fiche de 4-9. Ça deviendrait ainsi quasiment impossible pour le club de se sortir la tête de l’eau et d’espérer participer aux éliminatoires. Les Stampeders devraient donc sortir avec beaucoup d’intensité et jouer avec l’énergie du désespoir, ce qui devrait donner un bon défi aux Alouettes, et leur donner un avant-goût du football des éliminatoires.
Mais dans une équipe dirigée par Jason Maas, une équipe qui est championne de la Coupe Grey et qui compte sur de bons leaders, comme Austin Mack, même s’il est blessé, je ne pense pas qu’aucun joueur ne va se la couler douce, malgré les 10 victoires du club. Ça ne semble pas faire partie de l’ADN de l’organisation, qui ne tombera pas dans le piège que pourraient représenter les Stampeders, selon moi.
Après avoir bien joué à son retour au jeu contre les Elks d’Edmonton lors de la semaine 12, le quart-arrière Cody Fajardo a été peu convaincant la semaine passée. Fajardo aurait sans doute besoin d’un coup de pouce de l’attaque au sol de son club, mais on a vraiment de la difficulté à courir avec le ballon du côté de l’attaque des Alouettes cette saison, et le duel de cette semaine représente, encore là, une belle occasion, un bon défi, notamment contre le secondeur Micah Awe.
Si on n’est pas capable d’établir le jeu au sol du côté des Alouettes, rendu à ce stade-ci de la saison, ça pourrait sérieusement commencer à devenir inquiétant en vue des éliminatoires. Je ne vous apprendrai rien : si vous avez de la difficulté à courir le ballon à l’automne, quand il devient plus difficile de lancer des passes, ça peut rapidement devenir difficile d’être performant en vue des éliminatoires. Il faut que l’attaque des Alouettes soit mieux balancée, sinon, certains deviendront inquiets de l’aspect unidimensionnel de l’unité offensive, et avec raison.
Du côté des unités spéciales, on continue de bien performer chez les Montréalais, du moins, on joue mieux qu’en début de saison, mais on aurait besoin d’un peu plus d’étincelles, pour aider le club à gagner du momentum. Ça aurait d’ailleurs aidé la semaine dernière, alors que les unités spéciales ont été incapables de provoquer les étincelles qu’elles avaient provoquées en Saskatchewan, par exemple.
Mais il ne faut pas paniquer. C’est loin d’être la fin du monde, et de plus en plus de vétérans – comme Frédéric Chagnon et Tyrell Richards – se rapprochent d’un retour au jeu, ou seront de retour au jeu lors du match contre Calgary. Et on l’a vu face à la Colombie-Britannique, à quel point les unités de couverture et les unités sur les bottés d’envoi étaient bien organisées. Donc, le retour des vétérans a fait du bien, et j’ai hâte de voir ce que les unités spéciales pourront faire lors de ce match en Alberta.
Ce qui est encourageant, en terminant, c’est que, souvent, les Alouettes ne restent pas amorphes longtemps depuis le début de la saison. Alors même s’ils ont joué un peu sans émotion la semaine passée, je pense que ça augure bien, et que nous devrions avoir droit à une bonne partie, samedi.
Propos recueillis par Guillaume Tremblay-St-Gelais.