
James Paddle-Grant/LCF.ca

MONTRÉAL – Beaucoup d’action lors de la deuxième semaine d’activités dans la Ligue canadienne de football (LCF). Ce ne sont pas les sujets qui manquent pour ma chronique hebdomadaire!
LIENS CONNEXES
» Le ROUGE et NOIR défait les Blue Bombers 23-19 dans un match interrompu par la pluie
» Les Alouettes vainquent les Elks par la marque de 23-20
» Les Lions défont les Stampeders 26-17 devant une foule monstre
» Les Roughriders complètent la remontée pour vaincre les Tiger-Cats 33-30
Tout d’abord, je tiens à dire que j’ai été rassuré par Ottawa. Personnellement, j’avais été un peu déçu, ou inquiété, par le match préparatoire, le deuxième, celui contre Montréal qui avait été disputé à Ottawa.
Je trouvais que l’attaque partante avait démontré des signes inquiétants. En fait, elle n’avait pas démontré grand-chose, même si elle jouait contre des réservistes, pour la plupart. Même si Ottawa avait gagné le match, finalement, je ne trouvais pas que ça augurait bien pour le début de la saison, surtout qu’on était à quelques jours de celui-ci.
Le ROUGE et NOIR disputait enfin son premier match, jeudi. Sans connaitre une soirée de super vedette, au moins d’un point de vue des statistiques, j’ai trouvé que Dru Brown était efficace. Il a bien distribué le ballon, il a été capable de trouver des zones libres pour donner le ballon avec beaucoup d’espace à des Justin Hardy et Dominique Rhymes, qui ont pu attraper le ballon et courir avec celui-ci pour aller chercher des verges supplémentaires. Le plus important, pour moi, dans le cas de Brown, c’est qu’il n’a lancé aucune interception. Aucun échappé non plus, donc pas de revirement, ce qui est évidemment un élément essentiel pour la victoire.
J’ai beaucoup aimé le fait que dès son premier match, on a envoyé un ballon à Nick Mardner, le premier choix d’Ottawa au dernier repêchage. C’est simplement une réception, mais souvent, je trouve qu’on oublie d’impliquer ces jeunes receveurs-là qu’on a choisis tôt. Parfois, on arrive à la fin du contrat de recrue de ces joueurs-là, et on se rend compte qu’on ne les a pas assez impliqués dans l’action. Ottawa fait bien d’utiliser rapidement Mardner et de lui permettre de se développer comme il se doit.
Si on ajoute à tout ça la performance du demi offensif Ryquell Armstead, qui est une très belle découverte selon moi, on peut dire que pour l’attaque d’Ottawa, et pour Ottawa en général, ça a été un match assez impressionnant.
Du côté de Winnipeg, je n’étais pas inquiet la semaine dernière, après le premier match, parce que je me disais qu’on était rouillé, les joueurs étoiles n’avaient pas joué les matchs préparatoires. Là, cette semaine, je ne peux pas dire non plus que j’appuie sur le bouton panique, étant donné que Kenny Lawler et Brady Olivera, qui sont les deux joueurs qui devraient toucher le plus de ballons dans l’attaque des Blue Bombers, étaient blessés. C’est sûr et certain que c’est plus difficile dans ce temps-là.
Cela étant dit, ma patience a une certaine limite, et avec les adversaires qui s’en viennent pour les Blue Bombers au cours des prochaines semaines, on va voir un peu plus clair dans leur jeu. Si ça ne s’améliore pas au cours des prochains matchs, on va pouvoir commencer à s’inquiéter plus sérieusement.
Une victoire signée Fletcher
La semaine dernière, l’élément qui m’avait chicoté dans le jeu des Alouettes, peut-être le seul même, c’était l’absence de contribution du demi offensif Walter Fletcher. Cette semaine, on peut dire mission accomplie dans ce cas-là. Il a obtenu au-dessus de 140 verges combinées, en plus de marquer deux touchés.

Le demi offensif Walter Fletcher a été étincelant dans la victoire des Alouettes contre les Elks, vendredi. (LCF.ca)
Quand un joueur touche 15 fois au ballon dans un match, et que personne d’autre dans son équipe ne le touche plus que six fois, ça veut dire que l’entraîneur a vraiment voulu lui donner le ballon et a voulu qu’il fasse partie intégrale de son plan de match. On a vu sur le premier toucher de Walter Fletcher, où il a fait une très belle feinte pour atteindre la zone des buts, qu’il a le flair d’un marqueur.
Et c’est peut-être ça qu’on se demandait chez les Alouettes à propos de Fletcher, parce qu’on le sait, avec William Stanback au cours des dernières années, c’était tout en puissance. On le savait que Stanback était capable de rencontrer un secondeur à un contre un et de tomber par en avant. Je ne crois pas que Fletcher soit capable de ça.
Cependant, s’il peut sortir des belles feintes comme ça et transformer des un contre un en touchés, c’est sûr et certain que l’unité offensive au complet va gagner confiance en lui.
Du côté des Elks, certes, McLeod Bethel-Thompson a été victime de deux interceptions, mais j’ai trouvé la foule impatiente de réclamer Tre Ford en fin de rencontre.
Je pense que McLeod-Bethel-Thompson, c’est le quart-arrière le plus talentueux qu’on a eu à Edmonton depuis un bon bout de temps. Je pense qu’avec un peu de patience, les partisans vont être récompensés. Les Elks ont eu des chances de remporter leurs deux matchs jusqu’à maintenant, ils n’ont jamais été déclassés.
Oui, il y a eu des erreurs dans le match, mais soyons patients. Ça va être payant pour Edmonton.
La ligne à l’attaque se reprend en Colombie-Britannique
J’ai été content de voir la Colombie-Britannique rebondir. Ce n’est pas parce que je suis un partisan des Lions. C’est vraiment parce que je leur avais prédit une bonne saison et que je n’avais pas trouvé ça trop chic la semaine dernière, de les voir s’écrouler après avoir pris les devants 20-6 contre Toronto. Ça a été beaucoup mieux cette semaine, à commencer par l’unité de protection de Vernon Adams Jr., qui a été bien meilleure. La semaine dernière, on avait accordé six sacs contre Toronto.
On n’en a pas accordé contre Calgary. Et en plus de ça, on a eu seulement trois jeux négatifs à l’attaque, tandis que la semaine dernière, on en avait eu sept.
On sait que le potentiel est pratiquement infini dans l’attaque des Lions. Le groupe de receveurs est complètement hallucinant.
Alexander Hollins connait un bon début de saison. On a un Jevon Cottoy qui a un début tranquille, mais on sait de quoi il est capable. On a ajouté Travis Fulgham au courant de la saison. Je ne peux pas dire non plus qu’il a multiplié les jeux depuis le début de la saison, mais il a quand même une présence intéressante pour un gars qui est une recrue dans la LCF. Et finalement, Justin McInnis, un gars de l’Ouest-de-l’Île qui, chaque année, connait une certaine progression dans son jeu. Mais là, pour débuter la saison, c’est vraiment spectaculaire.

Alexander Hollins connait un excellent début de saison chez les Lions (Jimmy Jeong/LCF.ca)
Deux excellentes performances pour débuter la saison. C’est le meneur dans la LCF pour les verges sur des réceptions. C’est plaisant de voir non seulement un Canadien, mais un Québécois, connaitre autant de succès.
Un revirement couteux en fin de match
Ce match a été ce que j’appelle la première « minute du patrimoine » de la saison, c’est-à-dire un match qui change complètement de côté dans les derniers instants. Il restait une cinquantaine de secondes quand on a marqué le touché égalisateur du côté les Roughriders de la Saskatchewan.
À ce moment-là, ce que je me suis dit, c’est qu’il reste 40 secondes. Les Tiger Cats ont le ballon. Ils vont probablement se sauver avec le match, parce qu’ils ont juste besoin d’un point pour gagner.
Mais, dans le pire des scénarios, ils vont jouer en prolongation.
Puis, finalement, un bond bizarre est venu perturber les choses. Le ballon qui est monté dans les airs après avoir échappé à Tim White. Ça a été une interception. Puis les Riders se sont un peu sauvés comme des voleurs de ce match-là.
Le résultat final, ça reste un 0-2 pour Hamilton. Et surtout, un 2-0 sur la route pour la Saskatchewan. J’avoue que les Riders sont une des équipes que j’avais un peu sous-estimées pour débuter la saison.
Je ne savais pas trop où les placer étant donné l’historique de blessures à Trevor Harris. Comment est-ce qu’on va rebondir cette année? La fin de saison avait été catastrophique sans lui l’an dernier. Ce n’est pas une manière nécessairement viable à long terme de jouer comme il joue présentement, c’est-à-dire qu’au quatrième quart, ils réussissent à effectuer la remontée. Ça a été le cas la semaine dernière avec une remontée de 21 points contre Edmonton. Cette semaine, c’est encore le cas contre Hamilton, avec ce revirement-là en fin de match.
C’est beau, ce sont des victoires spectaculaires. Cependant, sur 18 matchs, ce style de jeu finit souvent par rattraper une équipe comme les Riders.
Propos recueillis par Félix Galli.