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8 avril 2024

Son père Ed à ses côtés, Zachary Philion a les yeux rivés sur la LCF

Andrew Mahon/LCF.ca

MONTRÉAL – On vous parlait samedi de l’histoire touchante d’Anthony Soles, qui tente de suivre les traces de son père, Michael, dans la Ligue canadienne de football (LCF).

Et lorsqu’on regarde la cuvée du repêchage 2024 de la LCF, une autre histoire d’un duo père-fils retient l’attention : celle du secondeur de l’Université Concordia Zachary Philion et de son père Ed, qui, pour le meilleur et pour le pire, a suivi de près son fils durant tout son parcours.

Ed Philion, un joueur de ligne défensive dont la carrière dans la LCF s’est étendue de 1994 à 2006, est notamment connu pour son séjour de sept saisons avec les Alouettes de Montréal, durant lequel il a été nommé quatre fois sur l’équipe d’étoiles de la division Est, en plus de participer à la conquête de la Coupe Grey de la formation montréalaise en 2002. Il a aussi goûté aux grands honneurs en 2015, en tant qu’entraîneur de la ligne défensive avec Edmonton.

Philion a été l’entraîneur de son fils Zachary à l’école secondaire, avec Rosemere High School, et à l’université, avec les Stingers. Nous nous sommes entretenus avec Zachary pour discuter avec lui de sa relation unique avec son père, une relation qui lui a apporté plusieurs bénéfices, mais aussi quelques défis.

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UN PÈRE EXIGEANT, QUI NE LUI A LAISSÉ AUCUN PASSE-DROIT

S’inscrivant à son école secondaire sans même avertir ses parents, Zachary a commencé à jouer au football à 13 ans.

« Un jour, j’ai décidé de m’inscrire. Je suis allé dans le vestiaire de l’école pour me procurer de l’équipement. J’avais un casque de ligne offensive, alors que je voulais jouer comme receveur. J’ai fait le processus d’inscription par moi-même, sans le dire à mon père ou ma mère. Que je leur ai dit, mon père était super content. »

L’école ayant besoin d’un coup de pouce au sein de son personnel d’entraîneurs, son père Ed s’est aussi joint à l’équipe, en tant que conseiller spécial la première année, puis en tant qu’entraîneur par la suite.

« J’ai été chanceux d’être entrainé par mon père dès ma première expérience au football. C’était toute une opportunité que d’apprendre de quelqu’un que j’admire énormément, que je mets sur un piédestal parce qu’il a joué 13 ans au football professionnel », se remémore Zachary.

Zachary était bien sûr chanceux de pouvoir compter sur son père pour lui enseigner les rudiments du sport. Mais ça ne veut pas dire qu’il a bénéficié de passe-droits. Au contraire, selon ses dires, son père était encore plus exigeant envers lui qu’envers le reste de l’équipe, phénomène qui ne dérangeait pas du tout Zachary.

« Mon père m’en demandait plus que n’importe qui dans l’équipe. C’est une personne très travaillante de nature, et il voulait me transmettre cette qualité. Il m’a lancé dans la gueule du loup dès le départ. J’avais 13 ans et je jouais contre des gars de 17 ans. »

Après un passage au Collège Vanier dans les rangs collégiaux, Zachary Philion s’est joint au New Mexico Military Institute, avant d’évoluer avec l’Université Concordia de 2021 à 2023 (Université Concordia)

En 2019, après un passage au Collège Vanier, Zachary s’est joint au New Mexico Military Institute, dans le but d’éventuellement jouer dans la première division de la NCAA. Quand la pandémie de COVID-19 a frappé, en 2020, Philion a profité du moment pour avoir une réflexion sur le futur de sa carrière.

« Mon but au cégep était de jouer dans la NCAA. Puis, au Nouveau-Mexique, mon objectif n’était plus vraiment d’atteindre la première division, mais plutôt d’atteindre les rangs professionnels. »

Pendant que Zachary en venait à cette réalisation, son père Ed complétait se première saison en tant que coordonnateur défensif des Stingers de l’Université Concordia.

« Je devais me mettre dans la meilleure position pour atteindre ce but. En qui avais-je le plus confiance pour m’amener où je voulais aller? », s’est-il demandé. « Mon père venait de finir sa première saison à Concordia. J’aimais le système de l’équipe. J’ai donc appelé mon père pour voir s’il avait une place pour moi dans la formation. »

Zachary s’est donc joint aux Stingers en 2020, mais n’a pas joué avant l’automne 2021, pandémie oblige. À Concordia, Zachary a retrouvé le même Ed qui l’avait entrainé au secondaire. Il en demandait beaucoup à son fils et n’hésitait pas à le questionner durant les rencontres.

« Je me rappelle d’une fois, après une rencontre. Mes coéquipiers sont venus me demander si j’étais correct. J’ai répondu que oui, sans trop comprendre de quoi ils parlaient », raconte-t-il en riant. « Il m’ont dit que mon père s’en était vraiment pris à moi durant la rencontre. J’ai expliqué que c’était sa manière d’agir quand il est mon entraîneur! Il ne veut pas me complimenter devant les autres. Dès qu’il enlève son chapeau d’entraîneur, il m’appelle pour me dire que mon jeu va bien et que je m’améliore. Dans ma tête, je me demande si c’est vraiment la même personne qui me parle! »

Zachary a bien fait durant ses trois saisons au poste de secondeur pour les Stingers, réussissant 86 plaqués, trois sacs et une interception. Après sa participation au camp d’évaluation de la LCF, présenté par New Era, en mars dernier, Philion a les yeux rivés sur la LCF, peu importe le chemin qu’il devra emprunter pour s’y rendre.

« Évidemment, je voudrais être repêché. Je veux me présenter au camp et m’assurer de faire comprendre aux entraîneurs que je mérite d’être là. Je crois que je vais devoir évoluer sur les unités spéciales au début, mais je me vois éventuellement obtenir le poste de secondeur dans la formation partante. Je veux rappeler à tout le monde de quel bois se chauffent les Philion. »