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26 août 2023

Tre Ford est-il un agent de changements à Edmonton?

Kevin Sousa/LCF.ca

EDMONTON – La saison 2023 n’a pas été tendre avec les Elks d’Edmonton, dont le président et chef de la direction Victor Cui a remis sa démission la semaine passée. De tous les clubs en action lors de la semaine 11, aucun n’avait autant besoin d’une victoire que les Elks, et ils l’ont méritée en ne tirant jamais de l’arrière.

Leur série de neuf revers pour amorcer la campagne a finalement pris fin, et l’organisation peut désormais se concentrer sur cette horrible séquence de 22 défaites à domicile, qui assombri le ciel au-dessus de la pelouse du stade du Commonwealth depuis beaucoup trop longtemps.

En plein cœur de cette victoire, la semaine dernière, au Terrain Tim Hortons, on retrouvait le quart-arrière Tre Ford, un ancien récipiendaire du Trophée Hec Creighton – remis au meilleur joueur universitaire canadien – qui a lancé deux passes de touché en première demie, qui a cumulé 174 verges par la passe et qui a gagné 60 verges au sol.

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Statistiquement, on peut voir la performance de Ford de nombreuses façons. Certes, son nombre de verges par la passe n’a rien d’étincelant, mais son équipe, alimentée par ses sept sacs en défense, n’avait pas besoin d’une performance digne de Michael Reilly, et le fait qu’il n’ait commis aucun revirement ne doit pas être ignoré.

D’ailleurs, un groupe qui n’a pas ignoré le travail accompli par le quart-arrière partant des Elks, ce sont les analystes de Pro Football Focus (PFF), puisque l’ancien des Warriors de l’Université de Waterloo a été nommé joueur offensif de la semaine dans la Ligue canadienne de football (LCF) à la suite de la semaine 11.

Il y a une dizaine d’années, lorsque l’on demandait aux divers dépisteurs et directeurs généraux d’expliquer pourquoi on ne voyait pas de quarts-arrière canadiens provenant d’une université de U SPORTS amorcer des matchs dans la LCF, la principale réponse était la puissance de leurs bras. Les amateurs de football de U SPORTS ont vu au fil des ans de nombreux quarts-arrière dotés de l’intelligence, de la précision et de la taille nécessaires pour concourir pour une place dans la LCF, mais leur principal obstacle était un manque de poudre dans le canon.

Ce n’est pas le cas pour Ford, qui a prouvé qu’il pouvait rejoindre ses coéquipiers démarqués, qu’il n’était pas effrayé d’attaquer les zones profondes et qu’il était même capable de réussir de redoutables passes profondes d’un côté à l’autre du terrain.


 
À de nombreuses reprises en première demie la semaine dernière, les passes de Ford atteignaient leur destinataire bien avant qu’un joueur défensif ne puisse les perturber, signe d’un bras puissant. Sa deuxième passe de touché, vers Steven Dunbar Jr., peut être attribuable à une couverture défaillante, alors que Dunbar était fin seul dans la zone des buts. Mais elle est aussi attribuable à un quart-arrière évasif, qui a perturbé la tertiaire des Tiger-Cats, et à une passe puissante et précise n’ayant permis à aucun demi défensif de se rapprocher de l’ancien receveur de Hamilton.

Ainsi, l’échantillon que nous avons sous les yeux depuis les deux dernières semaines nous permet de croire que Ford est capable de battre n’importe quelle unité défensive grâce à la puissance de son bras. En parlant puissance, fort est à parier que tous les partisans des Elks ont été impressionnés par la capacité de Ford à tenir bon face à un blitz du maraudeur lors de sa première passe de touché vers Dunbar, mais aussi pour avoir simplement résisté au plaqué après avoir lancé le ballon.

Il est excitant de penser aux répercussions qu’auront les succès de Ford d’un bout à l’autre de U SPORTS. Pourquoi ne pas normaliser le développement des Canadiens pour évoluer au football professionnel au nord de la frontière, de l’Université de Regina à l’Université McMaster, en passant par l’Université St. Francis-Xavier? Il est vrai que deux départs impressionnants n’équivalent pas au début d’un changement tectonique dans la façon dont nous développons les quarts-arrières dans ce pays, mais c’est un début auquel le football amateur aurait avantage à prêter attention.

Revenons-en à Ford : qui n’a pas hâte de le voir évoluer contre la défense du ROUGE et NOIR d’Ottawa, dimanche? Les Ottaviens occupent le dernier rang de la Ligue pour les touchés concédés, et l’équipe a concédé de multiples gros jeux depuis le début de l’année.

Et personne ne s’opposera à une bataille de type « tout ce que tu peux faire, je peux faire mieux » entre Ford et le quart-arrière du ROUGE et NOIR Dustin Crum. Quel est le record de la LCF pour le plus grand nombre de verges au sol combinées par les quarts adverses en un seul match? Et les partisans du circuit ont un message pour l’entraîneur-chef des Elks, Chris Jones : pouvons-nous, s’il vous plaît, avoir plus de jeux truqués impliquant l’ailier défensif, et ex-ailier rapproché, A.C. Leonard? Celles et ceux qui ont vu son attrapé et sa course de 45 verges en deuxième et court la semaine dernière et qui n’ont pas remarqué le numéro sur son chandail ont peut-être pensé, en le voyant courir, qu’il s’agissait d’un jeune Nik Lewis. Ce fut formidable de voir Taylor Cornelius, qui traverse des moments peu réjouissants cette saison, jouer également un grand rôle dans la première victoire d’Edmonton cette année.

En fin de compte, la semaine dernière n’était qu’une seule victoire en saison régulière pour les Elks, mais celle-ci est arrivée au bon moment pour une franchise qui avait désespérément besoin d’une victoire et pour un jeune quart-arrière qui cherchait à laisser sa marque dans la LCF. Tre Ford a fait d’Edmonton une équipe incontournable à suivre, et le travail de joueurs comme Kevin Brown, Jake Ceresna et Nyles Morgan a donné à une base de partisans l’espoir que cette séquence de défaites à domicile – dont tout le monde est tanné de parler – prendra enfin fin.

D’après une chronique de Matthew Cauz publiée sur CFL.ca.