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WINNIPEG – Si les choses s’étaient déroulées un peu différemment, s’il n’avait pas fait preuve d’autant de persévérance, Dalton Schoen serait peut-être assis derrière un bureau aujourd’hui dans une firme de consultants en ingénierie à Kansas City.
En 2019, au cours de sa dernière année d’études à l’Université Kansas State, incertain quant à son avenir au football professionnel, Schoen a accepté un emploi où il pourrait utiliser son diplôme en génie mécanique et sa maîtrise en analyse de données.
« C’est un peu étrange », a dit Schoen en riant. « Ça m’aurait conduit sur un chemin complètement différent. Ça ferait deux ou trois ans maintenant que je serais assis derrière un bureau. »
« Je remercie Dieu chaque jour de pouvoir faire ce que je fais. »
Le receveur des Blue Bombers de Winnipeg, qui mène la LCF avec 1357 verges et 15 touchés en 68 attrapés, est l’un des favoris pour être nommé recrue par excellence de la Ligue plus tard cette année.
Avec un match à disputer au calendrier régulier des Blue Bombers, Schoen a encore une chance de battre le record pour une recrue de 1530 verges sur des réceptions, établi par Matt Clark des Lions de la Colombie-Britannique en 1991, et la marque pour une recrue de 18 touchés, établie par David Williams des Lions en 1988.
Être nommé recrue par excellence du circuit « serait un grand honneur », mais Schoen attribue son succès à ses coéquipiers, au quart-arrière Zach Collaros et à l’entraîneur-chef Mike O’Shea.
« C’est vraiment le reflet de la façon dont mes coéquipiers m’ont accueilli et m’ont aidé à connaître la saison que je connais », a indiqué le joueur de 26 ans d’Overland Park, au Kansas. « De la manière dont Zach a pris un receveur recrue et en a fait un bon joueur. »
« Aussi, je dois donner crédit à Coach O’Shea et à la culture qu’il a construite, ici, avec les Bombers. Toutes ces choses ont joué en ma faveur. »
Le vétéran secondeur des Blue Bombers Adam Bighill, trois fois joueur défensif par excellence de la Ligue, a mentionné que Schoen apporte une prise de conscience unique à la position de receveur.
« Il y a tellement plus que des tracés de course », a expliqué Bighill, qui a évolué, au fil des ans, contre certains des meilleurs receveurs de la ligue. « Il comprend, en tant que receveur, ce dont le quart-arrière a besoin et comment la défense joue, afin qu’il puisse trouver le bon type d’ouverture. »
« En plus de cela, il est exceptionnel pour attraper le ballon, pour attaquer le ballon et pour se créer de l’espace. C’est une tout autre partie de la finition d’un jeu, et il y arrive de façon assez exceptionnelle. »
Collaros soutient que Schoen possède un arsenal d’aptitudes qui ne s’apprennent pas.
« Il a un excellent instinct et comprend bien le jeu », a déclaré le joueur par excellence en titre de la Ligue. « J’ai épuisé la liste des bonnes choses à dire sur Dalton. »
« Sa maturation tout au long de la saison a été impressionnante, et il nous reste encore beaucoup de travail à accomplir. »
Schoen, un joueur n’ayant pas reçu de bourse afin d’étudier et d’évoluer à l’Université Kansas State, a connu une carrière universitaire exceptionnelle, à laquelle il a mis fin avec 1569 verges sur des réceptions en carrière.
Il n’a pas été repêché par la NFL, mais l’entreprise pour laquelle il a accepté de travailler l’a encouragé à poursuivre son rêve de jouer au football. Au cours des années suivantes, Schoen a séjourné avec les Chargers de Los Angeles, avec les Chiefs de Kansas City et avec les Commanders de Washington.
L’ancien joueur étoile de la LCF Danny McManus, directeur général adjoint et directeur du dépistage américain des Blue Bombers, a vu Schoen lorsqu’il était au camp avec les Chiefs et a contacté son agent pour qu’il vienne jouer au Canada.
Schoen n’avait jamais visité le Canada, et il connaissait très peu la LCF, mais il a réalisé que sa fenêtre d’opportunité était en train de se refermer.
« Il y avait cette notion dans mon esprit, quand j’ai décidé de venir ici, que si ça ne fonctionnait pas, c’était probablement mon dernier arrêt », a-t-il confié. « Ça m’a libéré d’une certaine pression et ça m’a permis de simplement me concentrer à jouer au football et à avoir du plaisir. »
« Tout s’est un peu bousculé. On se présente à un camp d’entraînement en tant que recrue, et on ne sait même pas si on va faire partie de l’équipe. Tout s’est bien mieux déroulé que ce à quoi je m’attendais. »
O’Shea a mentionné que dès le début, Schoen possédait le bon équilibre entre confiance et capacité d’apprentissage.
« Il s’est présenté avec une concentration incroyable, il savait exactement ce qu’il voulait accomplir et il n’y aurait rien qui l’empêcherait », a déclaré O’Shea. « Il s’est présenté avec une énorme humilité, sachant qu’il devait apprendre les nuances d’un nouveau sport. »
Schoen, un receveur de six pieds, un pouce et 218 livres, regarde sans relâche des vidéos et pose constamment des questions.
« Si vous demandez aux receveurs combien de questions Dalton a posées depuis le début de la saison, ce sera un montant absurde », a dit Bighill.
Le quart-arrière subsitut Dru Brown, qui a réussi une passe de touché de 22 verges vers Schoen lors de la défaite de 40-32 des Blue Bombers contre les Lions la semaine dernière, a dit que le jeune receveur essaie toujours de s’imprégner d’informations.
« Il est comme une éponge », a déclaré Brown. « Il essaie de tout apprendre. »
« Il est très talentueux, mais il est encore plus dangereux en raison de son intelligence. »
Ce ne sont tout simplement pas les verges ou le nombre de réceptions qui séparent Schoen des autres receveurs. Il y a aussi le moment où il les gagne et où il les réussit.
Schoen a réussi 40 attrapés en situation de deuxième essai, plus que tout autre receveur de la Ligue. Sa moyenne de 20 verges par attrapé est la plus élevée de la Ligue. Ses 11 réceptions de 30 verges ou plus sont à égalité avec Dominique Rhymes de la Colombie-Britannique au sommet de la LCF. Sa moyenne de 79,8 verges par match se retrouve tout juste derrière les 80,3 de Rhymes.
« Il parvient à se démarquer », a déclaré O’Shea. « Il a un taux élevé de passes captées. Si vous voyez un ballon tomber sur près de lui sur la surface de jeu, c’est que quelque chose s’est passé. Il l’attrape tout le temps. »
Schoen attribue sa persévérance aux 16 buts de réussite prêchés par l’entraîneur-chef de l’Université Kansas State, Bill Snyder. L’un des objectifs était de ne jamais se limiter.
« C’est quelque chose auquel je me suis accroché très tôt dans ma vie, et j’ai en quelque sorte essayé de continuer à l’utiliser tout au long de mon parcours », a-t-il expliqué. « Il ne faut jamais abandonner, parce que nous n’avons que très peu de temps pour faire ce que nous faisons. »
« En fin de compte, je suis ici parce que j’aime le football, et parce que j’aime pratiquer ce sport. Il n’y a rien de comparable. »