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GoElks.com
EDMONTON – Dans les derniers moments de son stage d’un mois avec les Elks d’Edmonton, Elisha Torraville répétait sans cesse les mêmes mots dans sa tête.
Originaire de Hamilton, mais habitant Calgary, Torraville était reconnaissante d’avoir pu mettre un pied dans la porte – elle était l’une des neuf participantes du programme Femmes au football, présenté par KPMG –, mais elle n’était pas prête à ce que son expérience prenne fin.
« Je ne suis pas habituée de me dire de tout simplement foncer pour obtenir ce que je veux, alors j’ai réellement eu à me convaincre moi-même », se souvient Torraville.
Alors que s’écoulaient les derniers jours de son stage, elle a d’abord rencontré Geroy Simon, l’adjoint au directeur général des Elks, qui a par la suite discuté avec le directeur général et entraîneur-chef d’Edmonton, Chris Jones. Les deux hommes lui ont d’abord offert un poste à temps partiel, qu’elle occuperait de chez elle, à Calgary. Un emploi d’une dizaine d’heures par semaine, au cours desquelles elle s’occuperait des plans de voyage de l’équipe pour la saison 2022.
Quand le poste de gestionnaire des opérations football est devenu disponible, en juillet, on lui a offert l’emploi à temps plein. Elle l’occupe, à Edmonton, depuis.
Torraville est devenue la première participante du programme Femmes au football à être embauchée par une équipe de la LCF. Alors qu’approche rapidement la fin de sa première saison avec les Elks, les derniers mois ont à la fois été une courbe d’apprentissage abrupte, mais aussi un parcours incroyable.
« Je n’échangerais ces derniers mois contre rien au monde », a-t-elle dit.
Ancienne joueuse de touch-football et de football avec contacts à Calgary, Torraville a le football dans le sang depuis de nombreuses années. Elle a travaillé sans relâche au cours des dernières années pour développer le football féminin par le biais d’une entreprise qu’elle a créée et qui organise des camps de football pour les athlètes féminines.
En tant que directrice du football féminin pour la Calgary Bantam Football Association, elle a lancé une ligue de football féminin pour les moins de 18 ans à Calgary et travaille à développer l’idée qu’il y a une place dans le football pour les femmes, qu’elles veuillent jouer, arbitrer, être partisanes ou travailler dans le domaine.
« Il y a une demande assez forte. Il y a tellement de filles qui veulent jouer et qui ne veulent pas nécessairement rejoindre une équipe de garçons ou une équipe mixte », a-t-elle expliqué, tout en ajoutant qu’elle n’avait vu que du soutien pour que des filles rejoignent des équipes masculines.
« Mais je pense qu’il y a une dynamique différente dans le fait d’avoir une équipe entièrement féminine. C’est assurément quelque chose qu’elles veulent; c’est donc très amusant de voir le sport grandir et se développer. En fait, j’ai reçu un courriel l’autre jour de quelqu’un qui veut faire croître la ligue à Red Deer. Alors je regarde si nous pouvons, l’année prochaine, faire participer le centre de l’Alberta à tout cela. »
Sa passion pour le sport, combinée aux compétences organisationnelles nécessaires pour faire décoller une ligue, puis pour la faire vivre et pour la faire grandir, a fait d’elle une candidate idéale et naturelle pour les Elks. Bien que Torraville ne savait pas comment se trouver du boulot chez les professionnels, cela avait toujours été son objectif. Lorsqu’elle a vu la nouvelle du lancement du programme Femmes au football, plus tôt cette année, elle a immédiatement envoyé sa candidature.
« J’ai toujours voulu travailler au niveau de la LCF, mais je ne savais pas par où commencer, parce que la communauté du football forme un cercle assez fermé : les entraîneurs embauchent ceux qu’ils connaissent. Et pour le personnel de soutien, ce n’est pas comme si vous pouviez vraiment trouver ces emplois sur Internet, par exemple. Il s’agit d’essayer de mettre un pied dans la porte et des personnes que vous connaissez », a-t-elle dit.
« J’ai toujours espéré qu’un jour je travaillerais pour une équipe de football professionnelle. Étant une grande partisane de la LCF, c’était évidemment mon rêve. Je n’imaginais pas me retrouver dans cette position à Edmonton en ce moment, alors je me sens très, très chanceuse. »
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Elisha Torraville en uniforme en tant que membre du Rage de Calgary de la Western Women’s Canadian Football League (GoElks.com)
« Le but ultime de ce programme est d’embaucher des femmes. Lors de la première année, je ne pensais pas que nous aurions des embauches, parce que les clubs n’avaient pas prévu de budget pour cela », a confié Laurence Pontbriand, la gestionnaire du développement du football et de l’arbitrage de la LCF, qui a joué un rôle catalyseur dans le lancement du programme Femme au football.
« Elisha a donné l’allocation qu’elle a reçue dans le cadre du programme à une œuvre de bienfaisance », a souligné Pontbriand. « Cela montre à quel point elle est une humaine formidable, et une personne au grand cœur. Je suis vraiment contente pour elle et pour les Elks. Ils ont trouvé une personne de qualité pour travailler là-bas, et il se trouve que c’est une femme. »
Torraville a dû se démener et se sacrifier cette saison pour que les choses fonctionnent pour elle et sa famille. Elle a vu son mari et leurs enfants la fin de semaine seulement depuis qu’elle a déménagé à Edmonton pour occuper le poste de gestionnaire des opérations football en juillet. Elle a souvent mentionné son mari et le soutien qu’il lui a apporté, au travail – c’est lui qui l’a poussée à avoir cette conversation avec les Elks à la fin du camp d’entraînement – et avec le retour à l’école de leurs enfants cet automne.
Torraville a réussi à trouver ses repères cette saison, elle qui s’est jointe à l’équipe après le début de la saison régulière et qui a fait face à la courbe d’apprentissage propre à l’apprentissage d’un nouvel emploi. Elle a pu passer du temps avec les Elks et voir comment Jones et Simon travaillent; elle est d’ailleurs très intriguée par leurs rôles. Simon, dit-elle, a été particulièrement bon avec elle et lui a proposé de lui montrer les bases du recrutement et du dépistage.
C’est un élément clé pour devenir directrice générale, une chaise dans laquelle Torraville aimerait s’asseoir un jour.
« J’adorerais atteindre cet échelon », a-t-elle dit. « Ça prendra évidemment un certain temps, et j’ai beaucoup à apprendre sur la Ligue, sur le recrutement et sur le football en général. »
« Mais je suis passionnée, j’aime le football, j’aime cette ligue et je veux vraiment la voir réussir. Je pense que ce sera possible avec le temps et en apprenant des bonnes personnes, aussi. Oui. Directrice générale. C’est vers là que je me dirige. »