Peter Power/LCF.ca
MONTRÉAL – S’il est inapproprié de dire que Tyson Philpot a volé la vedette, il est sans doute approprié de dire que le receveur recrue des Alouettes de Montréal a fait belle figure lors d’une impressionnante séquence lors du duel de jeudi dernier contre les Blue Bombers de Winnipeg.
Dans sa performance de la Semaine 9 dans un revers aux mains des Bombers, le jeune athlète de 22 ans s’est retrouvé sous les projecteurs entre les jeux 87 à 93, s’assurant que quiconque n’était pas encore conscient de ses capacités et de son potentiel le soit désormais.
Le temps de trois jeux et de deux minutes au tableau indicateur, il était plus qu’évident pourquoi les Alouettes l’avaient sélectionné au neuvième rang au total du repêchage de mai dernier.
Sur le jeu 87, Philpot a retourné un botté d’envoi sur 60 verges pour placer les Als à la ligne de 37 verges des Bombers. Lors du jeu 90, il a capté une passe de touché de 15 verges (il a, en fait, capté cette passe dans le champ arrière, à la ligne de 20), puis, sur le jeu 93, il a fait un superbe plaqué lors d’un botté d’envoi.
Un trio gagnant.
« Je pense que, parmi les trois jeux, mon préféré a été le plaqué », a dit Philpot en analysant la séquence. « J’ai pu démontrer à tout le monde que j’étais un joueur dynamique, et que j’étais plus qu’un receveur capable de capter le ballon », a-t-il ajouté.
Philpot s’efforce de montrer tout ce qu’il peut être, et ce, partout où il le peut, que ce soit en parcourant des tracés en attaque ou en travaillant dur sur des spéciales.
« C’est quelque chose que ma mère et que mon père m’ont inculqué en tant que jeune enfant; il faut travailler dur », a mentionné le natif de North Delta, en Colombie-Britannique. « Pendant que je suis sur le terrain, je profite de chaque jeu. »
Bien que le plaqué sur les unités spéciales soit le jeu favori de Philpot, il n’aurait peut-être pas autant plu aux partisans s’il n’avait pas montré ses autres capacités particulières – celles pour lesquelles il a été repêché – juste avant.
Sa vitesse et sa capacité à éviter les plaqués. C’est la principale raison pour laquelle Philpot a été repêché, sans parler des bonnes mains.
Alors qu’il était avec les Dinos de l’Université de Calgary, Philpot a capté 77 passes pour 1574 verges et 14 touchés en trois saisons. Ces statistiques sont encore plus impressionnantes si l’on considère qu’il n’a disputé que deux matchs en 2019, ce qui signifie que la plupart de ses statistiques (73 attrapés, 1487 verges et 13 touchés en 14 matchs) ont été cumulées en deux saisons seulement.
Aujourd’hui, le joueur de l’année 2021 de la conférence Canada West attend son heure et attend ses chances dans un groupe de receveurs montréalais très solide. Il apprend chaque position de receveur et montre ses talents sur les unités spéciales, et pas seulement grâce à ses capacités pour faire des plaqués. Il a retourné sept bottés de dégagement pour une moyenne de 15,6 verges par retour, et il a excellé sur les retours de botté d’envoi avec 251 verges, le classant dixième dans la LCF malgré seulement neuf retours. Sa moyenne de 27,9 verges par botté d’envoi se retrouve tout juste derrière le meneur de la Ligue – et l’homme que Philpot a frappé pour réussir son impressionnant plaqué – Janarion Grant de Winnipeg (28,6).
Les Alouettes ont demandé à Philpot d’être prêt à jouer à n’importe quel poste de receveur, et c’est un défi qu’il a voulu relever, sachant que cela peut l’aider à profiter de toutes opportunités qui pourraient se présenter.
Il n’avait pas à le faire à l’Université de Calgary, se concentrant sur le jeu soit comme receveur éloigné du côté court ou comme demi inséré du côté court. Maintenant, avec les Alouettes, on lui demande de connaître le livre de jeux des trois autres positions de receveur, du côté large du terrain également.
« Ils m’ont tout simplement dit de rester prêt pour jouer à l’une ou l’autre des cinq positions », a dit Philpot, ajoutant qu’il se sent à l’aise avec sa connaissance du livre de jeux de Montréal, peu importe où on lui demande de s’aligner. « Si quelqu’un se blesse ou si quelque chose se passe, je serai le prochain, quelle que soit la position. »
Cela ressemble à un tas de pression et à beaucoup de travail, mais Philpot a trouvé les exigences envers lui avantageuses. « Ça m’a vraiment été bénéfique », a-t-il dit. « Le simple fait de connaître tous les jeux et de rester prêt à jouer en tout temps. »
Un autre avantage vient du fait d’avoir des coéquipiers qui veillent sur lui, s’assurant que Philpot reçoive les informations et les encouragements dont il a besoin au cours de sa première saison dans la LCF. Les receveurs vétérans Jake Wieneke et Eugene Lewis semblent prendre les devants dans le mentorat.
« Tous les matins, Jake me demande comment je vais, me demande si j’ai besoin d’aide pour les jeux et avec les nouvelles stratégies en cours d’implantation », a expliqué Philpot, qui a félicité Wieneke pour le bloc clé qui l’a aidé à marquer son touché la semaine dernière. « Et Geno a également été d’une grande aide pour moi. J’ai pris quelques répétitions derrière lui juste pour m’assurer que je suis prêt à jouer comme il joue. »
Tyson Philpot a marqué son deuxième touché de la saison la semaine dernière contre les Blue Bombers de Winnipeg (La Presse Canadienne)
« Donc, je dirais que les deux ont été de grands modèles pour moi. J’ai l’impression d’avoir été très bon avec le livre de jeux jusqu’à présent, ce qui témoigne de la qualité de mes coéquipiers, ce qui m’aide. »
Philpot obtient quelques répétitions en attaque pour les Alouettes jusqu’à présent, mais s’il poursuit son excellent travail, les entraîneurs n’auront d’autre choix que d’augmenter les opportunités du rapide receveur lors des matchs, lui donnant encore plus d’opportunités de toucher au ballon et de mettre en valeur sa vitesse.
En sept matchs, le jeune receveur n’a été visé que neuf fois. Il a attrapé sept de ces passes, dont deux pour des touchés. Et 92 de ses 108 verges sur des réceptions jusqu’à présent sont venues après l’attrapé. Ainsi, depuis le début de l’année, Philpot montre que vous pouvez lui donner le football et le laisser faire le reste.
Jusqu’à présent, Philpot n’a pas effectué de jeu au sol en 2022. Mais les Alouettes seraient peut-être sages d’y songer, car ce serait une autre façon d’offrir à la recrue plus d’occasions de réussir de gros jeux pour eux. Pendant qu’il était à l’Université de Calgary, Philpot n’a pas vu un seul jeu sol passer par lui au cours de ses deux premières années. Cependant, lors de sa dernière saison, les Dinos lui ont remis le ballon dix fois, et Philpot a cumulé 103 verges sur ces courses.
Il a aimé être intégré à l’attaque au sol des Dinos, mais, de son propre aveu, il est prêt à embrasser n’importe quel stratagème qui peut lui permettre d’être impliqué.
« Juste avoir le ballon entre mes mains et avoir de la place pour courir, je ne peux rien demander de plus », a-t-il dit. « Je sens que cela me rend vraiment dynamique. »
Pour de nombreuses recrues de la LCF, s’adapter à la vitesse à laquelle le jeu est joué est le plus grand défi auquel elles sont confrontées. Philpot, cependant, a déjà montré que sa vitesse personnelle correspond à peu près à tout ce que nous voyons sur le terrain. Ce qui, selon lui, a nécessité le plus d’ajustements – et c’est un aspect dont il essaie de rester parfaitement conscient – est le niveau de compétition, la régularité et l’intensité.
« Tous les joueurs sur le terrain, quelle que soit la position qu’ils jouent, sont de bons joueurs et méritent d’être sur le terrain », a dit Philpot. « Donc, j’ai l’impression que d’être à 100 % et de ne prendre aucun jeu à la légère est probablement la chose la plus importante pour moi. »
« Après tout, c’est du football professionnel maintenant. »
Tyson Philpot a remarqué que chaque opportunité compte. En profitant de celles qui lui ont été accordées jusqu’à présent lors de sa saison recrue, il s’assure également qu’on le remarque.