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2 mai 2022

Harris apporte une nouvelle dimension à l’attaque des Argos

La Presse Canadienne

TORONTO – La venue d’un demi offensif comme Andrew Harris pourrait vraisemblablement inciter un entraîneur-chef à modifier considérablement l’attaque de son équipe, mais ce ne devrait pas être le cas avec les Argonauts de Toronto en 2022.

L’ancien des Blue Bombers de Winnipeg et des Lions de la Colombie-Britannique a été un joueur d’impact au cours de sa carrière dans la Ligue canadienne de football (LCF), mais le désir de modifier entièrement l’attaque des Argos afin de répondre à la présence du futur temple de la renommée du football canadien n’est pas quelque chose que l’entraîneur-chef des Torontois, Ryan Dinwiddie, a envisagé.

Des ajustements en attaque? Bien entendu. Il faudrait être idiot pour n’en apporter aucun. Tout redessiner? Il n’en est pas question, du moins, pas du côté des Argos.

« Je pense que, en termes de philosophie, nous sommes à peu près les mêmes », a indiqué Dinwiddie, à qui l’on a demandé si la venue de Harris avait entraîné une refonte majeure du livre de jeux des Argos au cours de la saison morte.

« Nous avons beaucoup de joueurs qui seront de retour cette année et qui seront familiers avec nos stratégies en attaque », a ajouté l’entraîneur-chef, alors que le directeur général Michael Clemons et lui ont tenu une visioconférence avec les membres des médias en fin de semaine dernière.

L’entraîneur-chef des Argos Ryan Dinwiddie ne réécrira pas le livre de jeux de son équipe à la suite de la venue du demi offensif canadien Andrew Harris (Peter Power/LCF.ca)

C’est une considération importante, bien sûr. Avec un grand nombre de joueurs de retour au sein de la formation en 2022, il sera beaucoup plus facile de s’appuyer sur les succès de la saison dernière et d’utiliser Harris pour donner encore plus d’énergie à l’attaque torontoise, plutôt que de l’utiliser comme la pièce maîtresse de quelque chose de tout nouveau.

Cela, cependant, ne signifie pas que vous ne verrez pas quelques différences dans l’attaque des Argos. Du moins, quelques-uns.

« Peut-être un peu plus dans la manière d’élargir nos concepts, de jouer en ayant un champ arrière vide », a expliqué Dinwiddie, offrant un aperçu d’une attaque qui pourrait employer les porteurs de ballon comme des receveurs un peu plus souvent qu’auparavant. Il a mentionné le demi offensif de deuxième année D.J. Foster alors qu’il expliquait pourquoi cela pourrait être une bonne idée. « Vous avez deux joueurs qui sont excellents lorsque le ballon est entre leurs mains, mais qui peuvent aussi l’attraper lorsqu’il s’échappe du champ arrière. »

La décision de Dinwiddie de légèrement modifier l’attaque des Argos plutôt que d’en bâtir une nouvelle en misant sur les forces de Harris semble être la décision prudente à prendre, étant donné que le demi offensf très physique vient d’avoir 35 ans. À sa 12e saison de football chez les professionnels, et après avoir accumulé 9661 verges au sol et 5223 autres sur des réceptions, sans oublier les verges après l’attrapé, Andrew Harris ne sera probablement pas le même Andrew Harris qu’il y a de cela cinq ou 10 ans, n’est-ce pas?

N’en soyez pas si convaincus, selon l’entraîneur-chef.

« Il ne rajeunit pas, mais il est toujours en pleine forme et peut toujours jouer à un niveau élevé », a déclaré Dinwiddie, en vantant également certains des aspects les moins évidents du jeu de Harris : ses compétences en protection de passe et sa présence digne de celle d’un capitaine dans les vestiaires. « Son professionnalisme, je pense, va vraiment déteindre sur ces jeunes joueurs et ajouter à notre culture et apporter une partie de ce leadership dont nous avons besoin. »

En ce qui a trait à l’attaque au sol, Dinwiddie est heureux de dire qu’il a dérobé quelques idées en regardant des vidéos de jeux des Blue Bombers. « Je pense que, schématiquement, nous avons examiné les choses qu’Andrew exécutait bien et les stratégies que les entraîneurs de Winnipeg aimaient déployer avec leur attaque au sol, des concepts que j’ai vraiment aimé leur voler. »

Seuls les Lions et les Stampeders de Calgary ont porté le ballon moins souvent que Toronto en 2021, du moins si l’on se fie au nombre total de jeux à partir de la ligne de mêlée. Les Argos ont couru avec le ballon 33 % du temps (265 tentatives), tandis que les meneurs de la Ligue à ce chapitre – les Alouettes de Montréal – ont porté le ballon lors de 44 % de leurs jeux en attaque (360 tentatives).

Les Argos ne miseront certes pas sur Harris autant que les Als misent sur William Stanback, mais une augmentation du nombre de jeux au sol ferait le plus grand bien à la formation de Toronto.

Si Harris effectue le travail dont on s’attend de lui et qu’il termine le camp d’entraînement des Argos en tant que demi offensif partant, l’équipe aura besoin d’un peu d’assurance canadienne à la position. Les Argos sont assez riches en talents nationaux à presque tous les postes, sauf à celui de demi offensif, où Harris est le seul Canadien de l’équipe parmi les quatre porteurs de ballon de la formation : Foster, A.J. Ouelette et Javon Leake, nouvellement mis sous contrat, sont les autres (les Argos ont trois centres-arrières canadiens dans leurs rangs, dont le vétéran Declan Cross).

Toronto pourrait choisir d’employer sept Canadiens partants à des positions autres que celle de demi offensif, puis faire entrer et sortir Harris du terrain quand bon leur semble, dans une rotation avec ces demis offensifs américains. Mais Clemons assure que l’équipe ajoutera de la profondeur canadienne à la position très bientôt.

« Nous avons des réflexions à ce sujet, que nous pensions au repêchage ou non », a dit Clemons, s’en tenant à cela, autre que d’ajouter : « Nous nous attendons à ajouter un certain degré de profondeur avant d’arriver au camp d’entraînement. »

Mais si l’attaque des Argos souhaite faire un pas vers l’avant en 2022, seuls quelques progrès seront attribuables à Andrew Harris.

McLeod Bethel-Thompson entreprendra enfin une campagne en tant que quart-arrière partant des Argos, ce qui devrait faire le plus grand bien au vétéran passeur (Geoff Robins/LCF.ca)

Le quart-arrière McLeod Bethel-Thompson a obtenu les rênes de l’attaque en tant que partant désigné pour la première fois de sa carrière, et il sera mis au défi de faire des pas vers l’avant cette saison. Pour ce faire, Dinwiddie a donné au vétéran de 33 ans des devoirs au cours de la saison morte, lui demandant de se mettre à l’aise avec l’option « course-passe » (un indice que les Argos cherchent au moins à augmenter leur volonté d’augmenter leur nombre de courses, tout en conservant les concepts qu’ils ont déjà en place) et d’être conscients de « certaines zones du terrain où nous devons être meilleurs en ce qui concerne le pourcentage de passes complétées ».

Dinwiddie n’a offert aucune précision quant à ces zones au départ, mais il a ensuite convenu que les longues passes étaient une préoccupation de l’attaque des Argos en 2021. « C’est un point central », a déclaré l’entraîneur-chef. « Nous devons nous améliorer dans ce domaine. Nous devons, évidemment, le pratiquer et nous assurer que nous pouvons l’exécuter avant de disputer un match. »

Au fur et à mesure que la dernière saison progressait, de nombreux concepts offensifs des Argos se concentraient sur les forces de Bethel-Thompson, selon Dinwiddie. On s’attend à ce que ce soit une assez bonne rampe de lancement pour le passeur en 2022.

« Il a maintenant une bonne compréhension de l’attaque, et je pense qu’il se sent vraiment à l’aise dans ce rôle de quart-arrière numéro un et de leader de ce club de football », a dit Dinwiddie.

Ce sont sur les épaules de Bethel-Thompson que reposent les espoirs offensifs des Torontois en 2022. Andrew Harris sera assurément invité à contribuer beaucoup aux succès de son club. Mais on ne s’attendra pas à ce qu’il occupe un rôle aussi important que celui qu’il a si volontiers et si souvent occupé dans le passé.

Du moins, c’est la pensée des têtes dirigeantes des Argos à ce stade-ci de la saison morte. Et si Harris parvenait à afficher la même forme qu’il affichait à ses 30 ans? Eh bien, c’est à ce moment-là que Dinwiddie pourrait commencer à envisager un changement de philosophie.

D’après une chronique de Don Landry publiée sur CFL.ca.