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18 mars 2022

ROUGE et NOIR : Mieux nanti, LaPolice recourra à une approche similaire en 2022

Peter McCabe/LCF.ca

OTTAWA – À la suite d’une saison au cours de laquelle son équipe n’a gagné que trois parties (3-11), l’entraîneur-chef du ROUGE et NOIR d’Ottawa, Paul LaPolice, pourra compter sur une formation revampée en 2022, grâce aux démarches du nouveau directeur général du club, Shawn Burke.

« Je suis heureux du résultat à la suite de l’ouverture du marché des joueurs autonomes », a confié LaPolice. « Je trouve que Shawn a effectué un travail exceptionnel. »

Le ROUGE et NOIR a mis sous contrat 22 joueurs autonomes depuis le 8 février, lançant un message clair aux autres clubs de la Ligue canadienne de football (LCF) et à ses partisans.

La formation de l’équipe a été renflouée avec des vedettes du circuit, à commencer par le quart-arrière Jeremiah Masoli et par le demi offensif William Powell. Et parmi les autres joueurs qui auront l’opportunité de faire une différence la saison prochaine, on retrouve les receveurs B.J. Cunningham, Darvin Adams et Jaelon Acklin, les demis défensifs Patrick Levels et Trumaine Washington, le joueur de ligne défensive Kwaku Boateng et le joueur de ligne offensive Ucambre Williams.

Chacun d’eux est un vétéran. Chacun d’eux a accompli de bonnes choses au fil des ans. Si l’on peut dire que le ROUGE et NOIR comptait peu de joueurs talentueux dans ses rangs en 2021, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Sur papier, l’édition 2022 d’Ottawa semble plus qu’une simple prétendante aux grands honneurs.

« Nous avons accompli plusieurs choses pour nous retrouver dans une position pour être compétitifs », a dit LaPolice. « Car nous ne l’étions pas l’an dernier. »

Jeremiah Masoli est la tête d’affiche d’une reconstruction massive du côté du ROUGE et NOIR. Les partisans de l’équipe sont fébriles à l’idée de ce que ce groupe pourra accomplir lors du coup d’envoi de la saison 2022 en juin (Geoff Robins/LCF.ca)

La campagne 2021 a été douloureuse pour celui que l’on surnomme LaPo et pour l’ensemble de l’organisation du ROUGE et NOIR ainsi que pour les passionnés partisans de l’équipe. Il y a eu deux longues séquences de défaites : une première de cinq matchs et une deuxième de six matchs. En vertu de sa fiche de 3-11, Ottawa a pris le dernier rang de la division Est, loin derrière les Alouettes de Montréal au troisième rang et 12 points derrière les Argonauts de Toronto au premier rang.

Les blessures se sont accumulées, particulièrement à la position de quart-arrière. Celui que l’on avait identifié comme quart numéro un, Matt Nichols, n’a jamais été efficace à 100 %, et il a dû mettre un terme à sa saison à environ la moitié de celle-ci. Le substitut Dominique Davis est aussi tombé au combat, alors l’équipe a dû se tourner vers les vertes recrues Caleb Evans et Devlin Hodges en fin de calendrier régulier. Lors d’un match, le ROUGE et NOIR a dû employer un receveur – le Canadien Nate Behar – comme quart-arrière en raison des blessures.

Une honnête unité défensive du ROUGE et NOIR était généralement brûlée avant la mi-temps, alors que la pire attaque de la Ligue était incapable de progresser sur le terrain, donnant peu d’espoir quant à une éventuelle remontée.

À travers toutes ces embuches, on retrouvait LaPo le long des lignes de côté, qui délaissait à peine son visage déterminé devant toute cette morosité.

Ce qu’il voyait était douloureux, cependant.

« Oui, il y a une déception incroyable », dit l’entraîneur, invité à se replonger dans les sentiments personnels d’une saison qui a terriblement mal tourné.

« Nous sentions que nous allions renverser certaines choses, les faire correctement et être plus compétitifs », dit-il à propos de la préparation hebdomadaire. « Donc, ne pas avoir les résultats escomptés est une leçon d’humilité. C’est décevant. C’est frustrant. Vous vous sentez mal, parce que vous êtes venu ici pour aider à réparer les choses. »

« C’est difficile de perdre un tas de matchs. Ça ne m’est pas arrivé souvent. J’ai peut-être connu une ou deux saisons au cours de mes 20 ans de carrière où les défaites s’accumulaient rapidement. Mais je pense que c’est mon travail de comprendre qu’il faut approcher le tout une semaine à la fois, non? Et d’essayer de m’assurer que les joueurs le comprennent eux aussi. »

LaPolice a amorcé la saison 2021 avec la ferme intention d’aider le ROUGE et NOIR à mettre ses récents insuccès derrière lui. Mais une saison de trois victoires a présenté de nouveaux défis à l’entraîneur (La Presse Canadienne)

Le fait de miser sur ce qui était nécessaire pour aider le ROUGE et NOIR à se redresser a aidé LaPolice à demeurer concentré pendant les périodes les plus difficiles, plutôt que d’être aspiré dans une sorte d’apitoiement sur soi. « Être entraîneur, c’est avant tout être designer », dit-il, affirmant qu’il y a peu de place pour l’émotion. LaPolice croit fermement à la notion de processus.

« Je pense que mon travail est toujours le même. Je dois dire à mes joueurs : « Voici ce qui s’est passé, voici pourquoi nous avons perdu. Mettons le tout derrière nous pour que nous puissions nous améliorer, et essayons de faire mieux et de comprendre que nous pouvons gagner le prochain match si nous faisons ceci ou cela.  » Parce que c’est ce que je crois. Je crois que nous allons gagner chaque semaine. »

C’est une mentalité qu’il dit ne jamais avoir abandonnée en 2021 et qu’il utilisera pour s’assurer que le nouveau ROUGE et NOIR, riche en joueurs talentueux, s’unifiera cette saison.

« Il y a beaucoup de travail à faire », prévient LaPolice, de peur que quiconque ne se laisse trop emporter par les perspectives de l’équipe pour l’année à venir. « Nous devons encore jouer contre Winnipeg lors de nos deux premiers matchs », ajoute-t-il avec un rire complice.

« C’est une toute nouvelle équipe », poursuit-il. « Il faut donc apprendre beaucoup de choses à beaucoup de joueurs. »

Au moins, aucun d’entre eux n’a vraiment besoin d’apprendre à devenir un joueur de football professionnel.

Néanmoins, il y a beaucoup à faire pour rassembler un nouveau groupe de vétérans et en faire une unité cohérente. Pour s’inspirer, LaPolice peut regarder les Argonauts de Toronto de l’an dernier, une équipe qui a été remaniée via le marché des joueurs autonomes après une saison de quatre victoires et qui a finalement terminé en première place de sa division.

« Nous avons amené des joueurs qui ont de l’expérience », explique LaPolice. « Maintenant, nous devons faire de notre mieux pour leur apprendre ce qui leur fera gagner et perdre des jeux, et nous devons les mettre dans une position pour qu’ils puissent réussir. »

S’il parvient à ses fins, LaPolice ne fera pas partie d’une organisation du ROUGE et NOIR ayant toujours besoin de sortir les gros sous pour attirer les joueurs des autres équipes pendant le marché des joueurs autonomes. Pas qu’il ne soit pas reconnaissant. C’est juste qu’il envisage quelque chose d’autre pour la formation ottavienne.

« Vous ne voulez pas être une équipe qui, chaque année, met sous contrat plusieurs joueurs autonomes », explique-t-il. « Vous voulez réembaucher tous vos joueurs, et vous voulez avoir les athlètes que les autres équipes essaient d’attirer. C’est ce que nous voulons construire ici. »

Si le tout se produit, Paul LaPolice n’aura plus jamais besoin de connaître les maux de la saison 2021.

« Ç’a été difficile pour moi l’année dernière », dit-il. « Nous n’étions pas aussi compétitifs que nous le voulions. C’est ce que nous essayons de corriger en vue de la prochaine année. »

D’après une chronique de Don Landry publiée sur CFL.ca.