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28 novembre 2015

Les vétérans des Eskimos motivés par les années noires

LCF.ca

WINNIPEG – Le secondeur des Eskimos d’Edmonton J.C. Sherritt a ressenti beaucoup de douleur au cours de sa carrière.

Il y a eu les ecchymoses, les élongations, et les os brisés. Mais rien n’a fait plus mal que la saison de 4-14 des Eskimos en 2013.

« C’est quelque chose que je n’oublierai jamais », a dit Sherritt. « C’est l’une des épreuves les plus difficiles, d’un point de vue sportif, que j’ai dû endurer. »

« Être éliminés de la course aux éliminatoires avec quatre matchs à faire, c’est un environnement difficile dans lequel travailler. C’est quelque chose dont je vais toujours me souvenir. »

Le temps apaise les souffrances, mais le souvenir de ces années noires motive plusieurs joueurs des Eskimos d’Edmonton, aujourd’hui, alors que ceux-ci se préparent à affronter le ROUGE et NOIR d’Ottawa, dimanche, lors de la 103e Coupe Grey, présentée par Shaw.

Le centre-arrière Calvin McCarty était une recrue en 2007, quand les Eskimos ont terminé l’année avec une fiche de 5-12-1.

« Je me souviens avoir perdu plus de matchs cette année-là que durant toute ma carrière auparavant », a souligné le vétéran de neuf saisons, qui a grandi à Vancouver et qui a disputé son football avec l’Université Western Washington.

« Être ici, aujourd’hui, ça semble comme un long voyage. Chaque année est différente, mais je n’ai jamais réussi à terminer la saison comme je le voulais. »

Le ROUGE et NOIR forme l’équipe cendrillon, cette année, à la Coupe Grey, passant d’une équipe de 2-16 en 2014 – leur saison inaugurale – à un club de 12-6 en 2015, un dossier bon pour le premier rang de l’Est.

Les Eskimos ont aussi navigué en eaux troubles depuis leur dernière conquête de cinq coupes Grey consécutives. Il s’agira de la première participation d’Edmonton au match de championnat de la LCF depuis 2005. Au cours des 10 années qui ont suivi les cinq coupes Grey d’affilée des Eskimos, ceux-ci ont connu cinq saisons de sept victoires ou moins.

Depuis qu’il s’est joint à Edmonton en 2011, Sherritt a fait partie d’équipes assez bonnes pour s’incliner en finale de l’Ouest, et d’équipes si mauvaises qu’elles ont mené au congédiement d’un entraîneur-chef.

« Vous pouvez apprendre autant en jouant dans une mauvaise équipe qu’en jouant dans une bonne équipe », a dit Sherritt. « Cette fiche de 4-14 a été l’année où, en équipe, nous avons fait face au plus d’adversité. »

« Le caractère de plusieurs joueurs a été testé, et celui de plusieurs autres a été dévoilé. Ç’a été toute une expérience à traverser, et ç’a été intéressant d’apprendre de celle-ci. »

Le quart Mike Reilly a indiqué que le goût amer de la saison 2013 rend encore meilleure cette campagne de 4-14 en 2015.

« Il s’agissait de ma première chance d’être partant », a dit Reilly, qui s’était joint à Edmonton cette année-là à la suite d’une transaction avec la Colombie-Britannique. « En ne remportant que quatre parties, je me suis demandé si j’allais avoir une autre chance d’être partant. »

« Les joueurs composant le noyau du club avaient l’habitude de dire tout le temps : « Souvenez-vous de cette année, parce que nous allons en rire à un certain moment de notre carrière. » Ç’a valu la peine de vivre cette expérience, seulement pour nous sentir comme nous nous sentons aujourd’hui. Ç’a n’a pas été agréable, mais je crois que c’est en partie ce qui nous a permis d’être l’équipe que nous sommes aujourd’hui. »

L’architecte de ce revirement de situation chez les Eskimos est Ed Hervey, le vice-président aux opérations football et le directeur général de l’équipe.

C’est Hervey qui a choisi de remplacer Kavis Reed par Chris Jones. Les Eskimos ont immédiatement embrassé ses philosophies, terminant l’année avec une fiche de 12-6 l’an dernier et s’inclinant aux mains des Stampeders de Calgary en finale de l’Ouest.

« Aussitôt que Jones est arrivé ici, son éthique de travail est devenue contagieuse, tout comme sa vision qu’il avait pour notre équipe », a dit Sherritt. « Je suis reconnaissant de faire partie de son club aujourd’hui. »

Hors du terrain, Hervey a fait des changements au département de recrutement, ajoutant des recruteurs dans toutes les régions des États-Unis et du Canada. Il a aussi tenu un sommet sur le football amateur, dont l’objectif est le développement à long terme des athlètes.

Hervey, qui a mis la main sur deux coupes Grey en tant que joueur, soutient qu’être honnête dans la gestion de ses joueurs a été crucial dans les récents succès du club.

« Ce ne sont pas tous les joueurs qui gèrent bien l’honnêteté », a-t-il dit.

« Quand j’étais joueur, les Eskimos m’ont appris beaucoup de choses sur la manière de traiter les joueurs, et je traite les joueurs actuels d’Edmonton de la même manière. Je croyais que si nous étions capables d’accomplir quelque chose de la sorte, nous allions obtenir la confiance des joueurs et que ceux-ci allaient être assez à l’aise pour non seulement rester ici, mais pour recruter d’autres joueurs pour nous. »

Son manque de tact ne s’est pas fait sans controverse. En 2013, il a été cinglant à l’endroit du garde Simeon Rottier à la suite d’un revers contre Calgary lors de la fête du Travail, soulignant « que ça ne l’aurait pas dérangé si Simeon n’avait joué aucun jeu cette année-là. » »

Hervey ne s’est pas excusé.

« J’étais très frustré à l’époque », a-t-il dit. « Nous comptions sur trop de membres qui acceptaient le fait que nous étions médiocres. »

« Ce n’était pas la manière de faire des Eskimos. Ce n’était pas comme ça que nous allions continuer d’opérer. »

En Jones, Hervey a embauché un entraîneur qui égalait son niveau d’intensité et son désir de gagner.

« Je crois que j’avais enfin trouvé les derniers morceaux de notre organisation », a-t-il dit. « À partir de ce moment, tout devenait possible. »

McCarthy a connu les années noires. C’est pourquoi il apprécie encore plus sa semaine à la Coupe Grey.

« De partir du bas du classement et d’avoir la chance de terminer l’année au sommet, j’ai encore de la misère à tout assimiler », a-t-il avoué.

« Je suis assurément plus humble. J’ai hâte de vivre cette expérience. On ne sait jamais quand on aura la chance d’en vivre une autre comme celle-ci par la suite. »

D’après un article de Jim Morris publié sur le CFL.ca.