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WINNIPEG – L’entraîneur-chef du ROUGE et NOIR a pris une pause pendant trois ou quatre secondes, puis il s’est mis à rire un peu. Il a réfléchi, puis la question qui lui a été posée – la défense d’Ottawa a-t-elle été reléguée au second plan en raison de l’attention portée d’abord sur l’attaque du club? – lui a fait voir la situation sous deux angles différents.
L’entraîneur-chef de l’année AGF de la saison 2015, un ancien coordonnateur défensif, était capable de voir le verre à moitié plein et à moitié vide.
« Je suis avant tout un entraîneur défensif, et parfois nous aimons passer un peu inaperçu et nous soucier uniquement de notre boulot, mais si je parle en tant qu’entraîneur-chef, et non en tant que coordonnateur défensif, je dirais que oui. »
Le retentissant succès de l’attaque d’Ottawa, avec à son cœur le joueur par excellence de la saison 2015 Henry Burris, a été maintes fois souligné. On entend souvent parler des exploits de Burris. On mentionne que le club a compté sur quatre receveurs de plus de 1000 verges sur des réceptions en saison régulière.
On parle de l’impact impressionnant de Jason Maas à la tête de l’attaque. Tous ses exploits méritent d’être reconnus, mais on semble souvent passer sous silence les prouesses de l’une des meilleures unités défensives de la Ligue l’an dernier.
On pourrait comprendre que les membres de l’unité défensive se sentent submergés par tout l’amour prodigué à leurs coéquipiers en attaque.
« Je ne dirais pas submergés », a souligné le secondeur Damaso Munoz, l’énergique et volubile leader d’une défense qui a mené la LCF au chapitre des sacs cette saison avec 62. « Je dirais motivés. Ça nous garde allumés. Ça nous pousse à travailler fort. Ça nous garde affamés. »
Antoine Pruneau, l’as sur les unités spéciales qui joue aussi aux côtés de Munoz chez les secondeurs d’Ottawa, était lui aussi en désaccord avec cette prémisse. « Comme nous participons à la Coupe Grey, ça ne me dérange pas », a-t-il indiqué. « On parlera de nous si nous gagnons dimanche. Il y aura amplement de temps pour ça. »
En plus de ces sacs – en moyenne 3,5 par match, la défense du ROUGE et NOIR a été la meilleure de la Ligue pour freiner le jeu au sol, n’accordant que 71 verges en moyenne par partie, et elle a terminé à égalité avec Hamilton au sommet de la LCF avec 26 interceptions. S’ils ne sont pas du même calibre que les joueurs défensifs des Eskimos, reconnus comme les meilleurs du circuit, les joueurs défensifs du ROUGE et NOIR ne sont pas très loin derrière.
« Je crois que notre défense reçoit moins de crédit, car nous avons été potables défensivement la saison dernière », a dit Campbell. « Notre défense nous a permis de maintenir un pointage serré (en 2014), et notre attaque s’est tellement améliorée cette année, que tout le monde se concentre là-dessus. »
Campbell n’a pas tort : la défense d’Ottawa était décente en 2014, n’étant généralement pas la cause de la fiche de 2-16 du club l’an dernier. Il s’agissait d’une bonne unité, qui passait malheureusement trop de temps sur le terrain, puisque le ROUGE et NOIR croupissait au dernier rang de la Ligue en ce qui a trait au temps de possession. L’attaque d’Ottawa est passée d’atroce à excellente en 2015, alors que la défense est passée de bonne à très bonne : le contraste, voyez-vous, n’est pas aussi important.
« Nous comptons sur de bons leaders », a dit Pruneau. « Nous formons un bon groupe, en général. Nous sommes jeunes et nous travaillons fort à tous les entraînements, et nous passons beaucoup de temps en réunion. Je crois que les partisans verront ce dont nous sommes capables dimanche, et qu’ils parleront de nous par la suite. »
« Je crois que nos joueurs défensifs veulent simplement gagner, ce qui est une bonne chose », a souligné Campbell. « Ils font plusieurs bonnes choses, et je suis fier d’eux. »
Munoz ne chigne pas quand l’on parle de l’attention que l’attaque d’Ottawa reçoit. Il croit qu’elle le mérite. Il est aussi heureux qu’elle soit aussi bonne, puisque le ROUGE et NOIR est passé du dernier rang en ce qui a trait au temps de possession en 2014, au premier échelon en 2015. C’est toujours bon pour une défense, car elle peut se reposer sur les lignes de côté. Mais c’est plus que ça.
« C’est évident que nous comptons sur une très, très bonne attaque », a dit Munoz. « Mais nous avons aussi une bonne défense, puisque nous jouons contre elle tous les jours. Et ça nous a rendus meilleurs toute l’année, et c’est une bonne chose. »
Munoz a vérifié… Le mot de passe du WiFi est le même
Munoz avait attiré l’attention pour un message publié sur Twitter à la suite d’une victoire du ROUGE et NOIR aux dépens des Blue Bombers au Investors Group Field le 24 octobre dernier. « J’ai enregistré le mot de passe du WiFi, car nous serons de retour », avait-il alors écrit sut le réseau social.
Le mot de passe est-il le même? « Oui », a-t-il répondu.
Son message, en octobre, était plus qu’un simple discours de victoire pour Munoz. « Généralement, quand je dis quelque chose, je le pense vraiment. »
Il s’est passé quelque chose durant ce match qui a poussé Munoz à commencer à penser que le ROUGE et NOIR allait remporter le championnat de l’Est et effectuer un retour à Winnipeg pour la 103e Coupe Grey, présentée par Shaw.
« Il y avait beaucoup de passion lors de ce match, et j’ai senti que nous étions destinés à participer au match de dimanche prochain », a-t-il indiqué, le plus sérieusement du monde.
Puis, il a commencé à sourire.
« Et comme je sentais que nous allions être de retour à Winnipeg, j’ai cru bon de le laisser savoir à nos partisans et à nos abonnés que nous avions intérêt à sauvegarder le mot de passe du WiFi, si nous voulions pouvoir utiliser l’Internet », a-t-il lancé à la blague.
D’après un article de Don Landry publié sur le CFL.ca.