Menu
28 novembre 2015

Eskimos : La polyvalence de Shavers le rend redoutable

LCF.ca

WINNIPEG – Les Eskimos d’Edmonton tenteront de remporter leur premier championnat de la LCF en dix ans en comptant sur les services d’un demi offensif ayant enfiler l’uniforme du club pour la première fois en tant que demi défensif substitut en fin de saison cette année.

« Je ne l’ai pas vu venir », avoue Akeem Shavers avec un sourire. « Plusieurs rebondissements sont survenus. »

« Je serai partant à la Coupe Grey, alors que personne ne s’y attendait. Je ne m’attendais certainement pas à être demi offensif. »

Shavers en sera seulement à son quatrième match dans la LCF lorsqu’Edmonton affrontera le ROUGE et NOIR d’Ottawa, dimanche, lors de la 103e Coupe Grey, présentée par Shaw. Au cours de ses trois matchs précédents, incluant la finale de l’Ouest de la semaine dernière contre Calgary, Shavers compte 24 courses pour 123 verges.

Pour certains demis offensifs, il s’agit d’une bonne soirée de travail.

Ce n’est pas nécessairement le plan qu’avaient en tête les Eskimos.

« Si vous m’aviez demandé si nous allions être dans cette position, je vous aurais probablement répondu non au début de l’année », a dit Stephen McAdoo, le coordonnateur offensif d’Edmonton.

« Nous faisons confiance à Akeem. Il a plus que dépassé les attentes que nous avions envers lui jusqu’à présent, lors des entraînements et pendant les matchs. »

L’une des forces de Shavers est sa capacité à effectuer des blocs.

« Ça prend un demi offensif avec une mentalité différente pour réellement penser à bloquer avant tout », a expliqué le jeune homme de 25 ans. « C’est le genre de demi que je veux être. Tant que je prends soin de mon jeu comme bloqueur, tout le reste devrait tomber en place. »

Le quart Mike Reilly s’est dit impressionné par la vitesse à laquelle le joueur de 5’11’’ et de 203 lb originaire de Texarkana, au Texas, a été capable d’apprendre le système de jeu offensif des Eskimos.

« Il est brillant, et sait exactement où il doit se positionner », a dit Reilly. « Il n’a pas besoin de réfléchir quand il doit bloquer. »

« Ça démontre bien son éthique de travail. Il n’est pas du genre à être très bavard. Il étudie, il vient aux rencontres d’équipe, il assimile le livre de jeu, et il se présente sur le terrain. »

Shavers ne faisait pas partie des plans d’Edmonton au début de la saison.

Les Eskimos comptaient utiliser John White en tant que demi offensif numéro un, mais celui-ci a subi une déchirure du tendon d’Achilles lors du camp d’entraînement, mettant ainsi fin à sa saison.

Puis, Shakir Bell a disputé 11 matchs avant de se blesser. Kendial Lawrence a occupé la position de demi offensif en son absence, mais les Eskimos préfèrent l’utiliser uniquement comme spécialiste des retours de botté.

Shavers a entamé l’année au camp d’entraînement d’Ottawa, mais il a été libéré avant le début de la saison. Il était de retour à la maison, à Dallas, au Texas, et effectuait une entrevue pour un poste de conseiller financier, quand les Eskimos lui ont donné un coup de fil.

Il a signé un contrat le 24 août, puis il a pris part à son premier match le 24 septembre contre la Saskatchewan, en tant que demi défensif substitut en raison de blessures à Aaron Grymes et à Kacy Rogers.

« J’étais la seule option disponible », a expliqué Shavers, qui avait déjà joué en défense à l’école secondaire. « Ils m’ont laissé m’entraîner à cette position pendant quelques jours. J’effectuais un travail décent, et, avant même que je m’en rende compte, j’étais en uniforme. »

Bell s’est blessé au cours de cette partie, forçant Shavers à s’aligner en attaque.

Shavers a amassé des statistiques impressionnantes durant son séjour de deux ans avec l’Université Purdue. Il a accumulé 1390 verges et 12 touchés en 292 courses. Il a aussi capté 23 passes pour 428 verges et quatre touchés.

McAdoo soutient que Shavers combine vitesse et intuition, ce qui lui permet de trouver les brèches.

« Il fonce rapidement dans les brèches », a-t-il dit. « Il a une bonne vision quand vient le temps d’attaquer la ligne défensive adverse, ce qui lui permet de porter le ballon avec beaucoup de vitesse dans la tertiaire de nos rivaux. »

« Certains joueurs sont plus patients, et attendent que les ouvertures se présentent. Shavers, quant à lui, peut recevoir le ballon et voir exactement où il veut aller et s’y rendre avant qu’un adversaire soit capable de lui mettre la main dessus. »

Shavers se voit comme un demi offensif équilibré.

« Je travaille en fonction des défenses adverses, et je tente de tirer profit des erreurs des autres », explique-t-il.

« En forçant le jeu, par contre, il est possible de faire une erreur ou de commettre un revirement. Il faut donc être prudent avec le ballon, et se laisser guider, comme l’eau dans une rivière. »

La défense d’Ottawa a été la meilleure de la LCF pour freiner la course en 2015, limitant ses adversaires à 70,8 verges en moyenne par match. Shavers a affronté l’unité défensive ottavienne durant le camp d’entraînement du ROUGE et NOIR.

« Ils sauront faire ressortir le meilleur de moi-même, et je vais tenter de faire ressortir le meilleur d’eux-mêmes », a dit Shavers. « Je veux donner quelques coups moi aussi. »

Edmonton ayant compté sur plusieurs demis offensifs cette saison, Mike Reilly s’avère le deuxième meilleur porteur de ballon de l’équipe, lui qui a récolté 324 verges en 66 courses. Il est ainsi menaçant autant au sol que par la passe.

« Ce n’est pas la manière dont nous voulons le voir jouer, à moins que nous appelions un jeu où il doit porter le ballon », a dit McAdoo. « Parfois, il doit tout simplement garder le ballon et courir. »

« Mike est un guerrier. Il va porter le ballon comme s’il était un demi offensif. Mon travail est parfois d’empêcher Mike d’être Mike. »

Compter sur un demi offensif qui a du mordant est important, surtout lors d’un match de championnat où la température sera sous le point de congélation après 60 minutes de jeu.

« Mon apport sera crucial », soutient Shavers. « Des doigts risquent d’être congelés, et le ballon sera probablement dur. »

« Quand arrivent les mois les plus froids de l’année, une équipe a assurément besoin d’un demi offensif constant pour balancer l’attaque, et, le cas échéant, pour prendre contrôle d’un match. »

Le centre-arrière des Eskimos Calvin McCarthy participera à son premier match de la Coupe Grey en neuf ans de carrière dans la Ligue. D’autres vétérans, comme le spécialiste des longues remises Ryan King, le secondeur J.C. Sherritt et l’ailier défensif Almondo Sewell, auront eux aussi une première chance de jouer pour le plus prestigieux trophée du football professionnel canadien.

Shavers, quant à lui, pourrait mériter une bague de championnat sans avoir joué contre la plupart des clubs du circuit.

« Je suis choyé de me trouver dans cette position », a-t-il dit. « Je veux simplement faire tout en mon possible pour aider les vétérans à ramener le trophée à Edmonton. »

« Je veux passer un moment agréable et avoir du plaisir en effectuant un travail que j’adore. »

D’après un article de Jim Morris publié sur le CFL.ca.