
LCF.ca
EDMONTON – De longues périodes d’inactivités peuvent être un couteau à double tranchant dans le monde du sport professionnel. Le congé peut aider les joueurs à se sentir reposés, mais il peut aussi nuire à leur rythme.
Les Eskimos d’Edmonton ont terminé leur calendrier régulier avec une semaine de congé, et ils ont mérité une autre semaine de repos en terminant au premier rang de la division Ouest. C’est donc dire que les Eskimos auront profité de 21 jours de congé entre leur dernier match et la finale de l’Ouest de dimanche contre les Stampeders de Calgary.
Une seule autre équipe dans l’histoire de la Ligue canadienne de football a connu une pause plus longue entre son dernier match en saison régulière et son premier match éliminatoire : les champions de la Coupe Grey de 1981, les Eskimos d’Edmonton.
Le membre du Temple de la renommée du football canadien Warren Moon était le quart de l’équipe à l’époque, et il croit que les 22 jours de repos entre la fin du calendrier régulier et la finale de l’Ouest avaient été bénéfiques pour les Eskimos.
« Ça nous a aidés, car nous comptions sur des joueurs un peu plus vieux que la moyenne. Nous avons pu nous reposer et guérir certaines blessures », a confié Moon.
Edmonton était habitué de profiter de congés à cette époque : 1981 marquait la cinquième année de suite que les Eskimos terminaient au premier rang de la division Ouest et bénéficiaient de la semaine de repos en marge de la finale de leur division.
« Nous voulions assurément cette semaine de repos, et je ne crois pas qu’il y ait une équipe au sein de la Ligue qui la refuserait, a indiqué Moon. À la fin de la saison, nous avions tous des petites blessures et nous avions besoin de ce congé pour nous reposer et pour être prêts à disputer ces deux derniers matchs – si nous étions assez chanceux pour remporter la finale de l’Ouest et ensuite prendre part au match de la Coupe Grey. »
« Nous étions habitués de profiter d’une semaine de congé, mais pas de deux. C’est une longue pause, et une équipe peut perdre son rythme. Mais je crois que notre entraîneur-chef Hugh Campbell, à l’époque, avait fait du bon travail pour gérer la situation. »
Campbell avait donné à ses joueurs cinq journées complètes – les cinq premières de la période de 22 jours – pour s’éloigner du football en 1981. Quand ses joueurs avaient effectué un retour à l’entraînement, Campbell s’était assuré qu’ils soient très compétitifs, afin de garder leurs sens aiguisés. Les premières séances n’étaient pas aussi intenses qu’en situation de match, mais elles étaient assurément plus punitives que tous les autres entraînements d’Edmonton cette année-là. Moon croit que ces entraînements ont permis aux Eskimos de garder le rythme et le synchronisme que l’équipe avait gagnés au cours de sa campagne de 14-1-1.
« Les joueurs de football, comme la plupart des athlètes, ont des habitudes et des routines : ils sont habitués de jouer à la même heure chaque semaine, ils sont habitués à la routine des entraînements hebdomadaires, etc. Quand vous délogez de cette routine, ça peut nuire à votre façon de performer sur le terrain », a expliqué Moon.
« C’est quelque chose qui préoccupe tous les entraîneurs. Chaque entraîneur possède sa manière de faire et sa manière de gérer la situation. Coach Campbell avait géré la situation de la meilleure façon, à son avis, et ç’a fonctionné, puisque nous avons remporté un autre championnat cette année-là. »
En 1981, les Eskimos ont défait les Lions de la Colombie-Britannique 22-16 en finale de l’Ouest, avant de battre Ottawa 26-23 lors du match de la 69e Coupe Grey. Les Eskimos de 2015 espèrent suivre un chemin semblable, après avoir utilisé leurs 21 jours de congé pour se reposer à l’aube d’une lutte pour le championnat. Comme le club de 1981, Edmonton a signé 14 victoires en saison régulière et accueillera la finale de l’Ouest au stade du Commonwealth dimanche prochain.
Le quart actuel des Eskimos, Mike Reilly, croit que la pause a été bénéfique, surtout si l’on considère qu’Edmonton a disputé 17 matchs de suite pour mettre fin à son calendrier régulier. Il s’agit d’une longue séquence, qui épuise les joueurs autant physiquement que mentalement.
« Pour notre équipe, puisque nous comptons sur quelques vétérans et en considérant notre personnel d’entraîneur et l’intensité des entraînements qu’ils nous imposent, c’était le scénario idéal », a dit Reilly.
L’entraîneur-chef Chris Jones a donné 10 jours complets de congé à ses joueurs. Ainsi, certains n’ayant pas vu leur famille depuis mai ont pu rentrer à la maison afin de passer du temps avec leur femme et leurs enfants. À leur retour à Edmonton, l’énergie et la fébrilité au sein de l’équipe étaient palpables.
« Ce fut un repos constructif – quelque chose dont nous avions besoin », a jouté le vétéran quart.
Le numéro 13 des Eskimos n’est aucunement préoccupé par le potentiel manque de concentration causé par le long congé.
« Je crois que tous nos joueurs sont prêts à reprendre là où ils ont laissé, a dit Reilly. Nos entraînements sont si intenses, que nous simulons presque la vitesse d’exécution en temps de match. Ça devrait nous permettre de nous dérouiller physiquement et de retrouver notre synchronisme. »
« De toute manière, je ne crois pas que nous avons accumulé beaucoup de rouille au cours des dernières semaines. »
Reilly et les Eskimos de 2015 espèrent que l’histoire se répètera et que le long congé leur permettra de mettre la main sur la coupe Grey, comme l’ont fait Moon et les Eskimos de 1981.
D’après un article de Justin Dunk publié sur le CFL.ca.