
Guillaume Tremblay-St-Gelais
LCF.ca
MONTRÉAL – Lundi avant-midi, les Alouettes de Montréal étaient de retour à l’entraînement à la suite de leur revers de 25-23 aux mains des Blue Bombers, vendredi dernier, à Winnipeg.
Après des débuts fructueux dans un gain des siens face aux champions en titre de la Coupe Grey le 3 juillet dernier, le quart des Montréalais Rakeem Cato a été quelque peu ramené sur terre le weekend dernier au Manitoba.
Certes, le jeune homme de 23 ans a réussi 22 de ses 31 passes pour 317 verges. Mais il a été victime de deux interceptions, dont l’une a été retournée pour un touché, et ses décisions en fin de deuxième quart ont mené à un dégagement de Boris Bede, un botté qui a été bloqué puis recouvré dans la zone des buts des Alouettes pour six autres points.
Par contre, alors que certains se seraient laissé abattre, Cato s’est retroussé les manches et a disputé une bien meilleure deuxième demie, une demie que les Alouettes ont remportée 13-6 au chapitre des points.
« Je suis un compétiteur, a confié Cato, lundi, au parc Hébert de Saint-Léonard. J’ai gardé la foi, et je sais que mes coéquipiers ont continué de croire en moi. Oui, j’ai lancé des interceptions, mais ce n’était pas les premières de ma carrière. Il n’y a rien que je puisse y faire. Je dois simplement m’améliorer. »
« En ce sens, j’aimerais améliorer mon synchronisme, a poursuivi l’ancien du Thundering Herd de l’Université Marshall. J’aimerais pouvoir avoir possession du ballon un peu plus longtemps, et je ne veux pas faire l’erreur de décocher des passes à des receveurs que je n’aperçois pas. »
Dans les premiers instants du deuxième quart, la pression sur lui se faisant de plus en plus forte, Cato a tenté une passe vers S.J. Green, alors que plusieurs joueurs obstruaient son champ de vision.
La passe n’a jamais atteint le vétéran demi inséré. C’est plutôt le demi défensif des Blue Bombers Johnny Adams qui s’est emparé du ballon, et qui a parcouru les 40 verges qui le séparaient de la zone des buts de ses rivaux pour porter la marque à 12-3 en faveur de Winnipeg à 4:27 du deuxième engagement.
« Ce n’est pas toujours évident, puisque nous savons que nos adversaires vont tenter d’appliquer beaucoup de pression et de déranger un jeune quart comme lui, a concédé le centre Luc Brodeur-Jourdain. Je crois que nous avons néanmoins bien réussi à le protéger et à le laisser travailler à sa guise dans sa pochette de protection. »
« Mais nous jouons au football, a poursuivi Brodeur-Jourdain. Il y aura toujours de la pression, et nous ne gagnerons malheureusement pas toutes nos batailles. Notre rôle est de nous assurer qu’il reste debout, et comme joueurs de ligne à l’attaque, nous voulons faciliter son travail au maximum. »
La chimie opère entre Green et Cato
S.J. Green a capté six passes pour 180 verges vendredi passé à Winnipeg. Ainsi, plus de 50 % des gains aériens de Cato contre les Blue Bombers sont attribuables à des attrapés – souvent spectaculaires – du demi inséré originaire de la Floride, tout comme Cato d’ailleurs.
« Lui et moi déployons des efforts supplémentaires lors des entraînements, afin que le tout donne des résultats sur le terrain, a souligné Green à la suite de l’entraînement de lundi. Et je crois que le match de la semaine dernière est un bon exemple. Malheureusement, nous avons perdu, et nous tenterons de nous améliorer en vue des prochaines parties cette saison. »
Pour Green, l’unité offensive des Alouettes, qui compte sur les joueurs ayant cumulé le plus d’expérience dans la Ligue canadienne de football, a une certaine responsabilité envers une recrue comme Cato.
« Nous tentons de bien saisir le sens de ce qui se déroule, et de devenir une grande famille, a expliqué le vétéran de sept saisons avec les Alouettes. Nous avons de l’expérience en attaque, alors c’est notre rôle de l’accueillir à bras ouverts afin qu’il se sente aussi à l’aise que possible, et qu’il puisse connaître le plus de succès que possible sur le terrain. »
La stratégie de l’attaque semble fonctionner, puisque le quart partant des Montréalais s’est dit choyé d’évoluer aux côtés de ses nouveaux coéquipiers.
« S.J. est un travaillant. Il comprend bien les concepts du football, et il évolue depuis plusieurs années au sein de la Ligue, a mentionné Cato. Ainsi, j’essaie de décocher le plus de passe en sa direction. C’est une véritable bénédiction de jouer avec lui. Il réalise des jeux importants pour notre équipe. »
« Je le remercie beaucoup, a répondu Green en apprenant les propos de son coéquipier à son égard. J’ai énormément de plaisir à sauter sur le terrain avec mes coéquipiers, et c’est agréable de le voir apprendre, autant lors des entraînements que lors des matchs. Je m’estime très chanceux de faire partie de cette équipe. »