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3 juillet 2015

Alouettes : Popp trouve importante la présence de vétérans

Johany Jutras/CFL.ca

LCF.ca

MONTRÉAL – Les ordures d’un homme sont parfois le trésor d’un autre.

Cet adage s’applique plutôt bien à la Ligue canadienne de football. Année après année, surtout depuis l’introduction du système de gestion des salaires, certains joueurs sont libérés à cause de leur salaire, de leur production, ou pour ces deux raisons.

Les athlètes ne jouent que très rarement pour une seule équipe tout au long de leur carrière.

Via le marché des joueurs autonomes ou les transactions, il y a toujours moyen d’améliorer un club en embauchant des vétérans.

Les Alouettes de Montréal espèrent que de nouveaux visages ayant connu du succès ailleurs dans la LCF pourront avoir un impact au sein de leur équipe cette saison.

Stefan Logan, libéré par la Colombie-Britannique, a choisi de traverser le pays. Fred Stamps a fait le voyage vers Montréal, via une transaction, quand les Eskimos ont jugé que son salaire, vu sa production, ne faisait plus de sens. Nik Lewis se doutait que sa carrière tirait à sa fin à Calgary, mais elle semble avoir trouvé un second souffle à Montréal, et, en défense, Jonathan Hefney tente de renouer avec la forme qu’il affichait, jadis, avec les Blue Bombers de Winnipeg.

S’agit-il d’une science exacte?

Pour le directeur général des Alouettes, Jim Popp, c’est plutôt simple : les vidéos ne mentent pas.

« Vous n’avez qu’à les regarder jouer sur vidéo. Fred Stamps, lorsqu’il est revenu au jeu il y a un an, nous a fait très mal. Il avait battu nos défenseurs pour de longs gains. Oui, il avait aussi échappé une passe qui lui était destinée en fond de terrain, mais il peut encore jouer. »

Cette stratégie a fonctionné pour Popp par le passé, et elle a parfois même très bien fonctionné.

« Personnellement, j’ai trouvé plusieurs joueurs comme ça. Tracy Ham était l’un d’entre eux, Anthony Calvillo en était un autre, et ils sont aujourd’hui deux membres du Temple de la renommée. À un certain moment, des équipes ne veulent plus de ces joueurs… Anwar Stewart est un autre exemple. Tu trouves des joueurs qui correspondent à ta situation, tu les ajoutes à ta formation, et si ça ne fonctionne pas, tu retournes au travail et tu essaies de trouver quelqu’un d’autre. »

Il espère que Stamps sera l’un de ces joueurs.

Popp s’est souvenu de la performance de trois attrapés pour 71 verges de Stamps lorsque les Eskimos ont choisi de se départir de leur ancien receveur de 1000 verges sur des réceptions.

« Quand les Eskimos nous ont téléphoné, nous savions que nous allions perdre les services de Duron Carter, et nous ne savions pas si nous allions être en mesure de réembaucher SJ Green. Je voulais m’assurer d’avoir un receveur numéro un au sein de l’équipe, qui avait déjà été un receveur numéro un dans la LCF. Ça valait la peine de conclure une transaction pour lui mettre la main dessus. »

Outre le talent, plusieurs raisons peuvent justifier l’embauche d’un vétéran. Une équipe met la main sur de nombreux éléments intangibles en ajoutant de l’expérience à sa formation.

« Généralement, vous pourrez tirer profit de leur expérience, ça ne fait aucun doute. Ce que vous obtiendrez d’un joueur comme Nik Lewis, par exemple, c’est un bon leader. Et même s’il est nouveau au sein de notre équipe, il est déjà un meneur incroyable, et vous ne pouvez pas remplacer ça. Ces joueurs comprennent ce qu’il faut, ils savent comment rallier leurs coéquipiers, ils savent différencier ce qui est bon de ce qui l’est moins. »

Popp croit aussi que l’apprentissage des plus jeunes joueurs est plus facile lorsqu’ils peuvent compter sur la présence de vétérans au début de leur carrière.

« Nous comptons sur des joueurs qui ont remporté des championnats, des joueurs qui les ont gagnés avec d’autres formations, comme Nik Lewis, ou des athlètes qui seront éventuellement intronisés au Temple de la renommée du football canadien. Le simple fait d’évoluer avec notre formation permettra à de jeunes joueurs d’arriver à maturité beaucoup plus rapidement. Et il y a toute une questions de confiance. »

Popp n’est assurément pas le seul directeur général à embaucher des vétérans, espérant qu’ils puissent briller une dernière fois avant d’accrocher leurs crampons. C’est la réalité d’une ère marquée par le système de gestion des salaires.

Pour que le tout fonctionne, par contre, il faut y aller d’habiles négociations afin de dénicher le bon joueur et de l’embaucher au bon prix, une combinaison qui ne fait parfois pas de sens aux yeux des huit autres formations du circuit.

« Quand Stefan Logan et Lewis sont devenus joueurs autonomes, ils demandaient beaucoup d’argent. Plusieurs équipes se tiennent loin des joueurs plus âgés qui demandent beaucoup d’argent. Je les ai probablement contactés au bon moment. Je leur ai décrit notre situation et je leur ai dit le montant que nous étions prêts à payer pour leurs services. S’ils voulaient venir à Montréal, c’était le prix que nous paierions. »

L’embauche de nombreux vétérans au sein du groupe de receveurs à Montréal s’explique en partie par la présence de jeunes quarts. Et les ajouts effectués avant le début de la saison sont encore plus payants, aujourd’hui, à la suite des blessures subies par Jonathan Crompton et Dan LeFevour lors de la semaine 1.

Il ne fait aucun doute que Brandon Bridge et Rakeem Cato pourront compter sur des receveurs fiables, vendredi, alors qu’ils effectueront leurs premiers pas comme quarts dans la LCF.

« Certains vétérans ne sont peut-être plus ce qu’ils ont déjà été, mais, je vous l’assure, la plupart d’entre eux sont meilleurs que n’importe quel athlète mettant les pieds dans la LCF pour la première fois », a souligné Popp en terminant.

Selon un article de Jamie Nye publié sur le CFL.ca.