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30 avril 2012

Comment performent les joueurs du RSEQ aux camps?

Olivier Poulin
LCF.ca

Hier, nous avons vu que les 8 équipes du circuit invitent de plus en plus de joueurs du RSEQ au camp d’évaluation de la LCF année après année. Bien qu’une invitation à l’événement n’est pas une garantie d’être repêché, près de 60 % de tous les participants l’ont été. Sans oublier que le RSEQ a produit presque autant de repêchés que la NCAA en 2011!

Voyons maintenant ce qui se passe pendant le camp d’entraînement, un moment où l’avenir des joueurs se décide et où ils font face à des vétérans expérimentés. Tout comme le repêchage, le camp d’entraînement est un filtre, l’objectif étant de garder les joueurs qui permettront de former la meilleure équipe possible pour remporter la Coupe Grey. Bonne nouvelle pour les joueurs repêchés : 63 % d’entre eux ont réussi à décrocher un poste dans la Ligue (ils ont joué au moins un match).

Un aspect intéressant ressort lorsqu’on regarde la moyenne de matchs joués par joueurs repêchés. Entre 2006 et 2011, un joueur repêché a participé à 32 parties. En analysant les matchs joués en fonction de la provenance des joueurs, on se rend compte que les joueurs du RSEQ sont ceux qui en ont joué le moins : ils affichent une moyenne de 20 matchs. Les joueurs de l’Atlantique arrivent avant-derniers, avec 27 parties. Les joueurs de l’Ouest suivent, avec 32, puis ceux de l’Ontario, avec 35. Chaque joueur de la NCAA a pris part à 36 matchs, en moyenne.

Je crois que les facteurs qui peuvent expliquer cet écart sont variés et ont plus à voir avec des situations propres aux équipes (profondeur, qualité des joueurs canadiens en place, nombre de partants canadiens, position du joueur repêché, blessures, changements d’entraîneurs ou de système, etc.) qu’avec la qualité des joueurs repêchés. Il faut aussi considéré le fait que beaucoup de joueurs canadiens ne jouent que peu ou ne jouent pas lors de leur première saison. Et comme ont compte moins de repêchés du RSEQ dans les premières années de la période étudiée – Montréal et Sherbrooke commençaient à peine à avoir des joueurs admissibles au repêchage – je crois qu’il faudra simplement refaire les calculs au cours des 2 prochaines saisons pour inclure les matchs joués par les athlètes du RSEQ qui ont été sélectionnés lors des 2 dernières années de repêchage. Elles ont été remarquables du point de vue québécois, ce qui me porte à croire que cet écart sera moins grand.

Faire sa place chez les pros

Un peu moins d’un joueur repêché sur 3 a atteint le seuil de 32 parties (la moyenne de matchs joués par un joueur repêché depuis 2006). C’est aussi à partir de cette marque que nous retrouvons des joueurs étoiles (2,7% des joueurs repêchés). Un seul, Greg Wojt, a joué 33 parties : les autres en ont joué en moyenne 75. En fait, il faut atteindre 64 parties avant de trouver un autre joueur étoile. Un seul Québécois, Dominic Picard, est du lot. Des autres joueurs étoiles, trois viennent de la NCAA et de l’Ontario, et un autre vient de l’Ouest (Brendon LaBatte).

Un joueur repêché sur 6 a disputé au moins 50 matchs (ce qui représente presque trois saisons – soit à peu près la durée moyenne d’une carrière au football professionnel). De ce nombre, seulement 4 proviennent du Québec (8,5 %), contre 19 pour la NCAA et 11 chacun pour l’Ontario et l’Ouest. L’Atlantique ferme la marche avec 2. Tout comme pour la section précédente, il sera intéressant de voir comment ces proportions évolueront au cours des prochaines années.

Quand est-il des Québécois qui proviennent de la NCAA?

Tout ce que j’ai écrit dans le cadre de ces deux articles ne tient même pas compte d’un gars comme Étienne Boulay… Et je trouvais ça un peu trompeur, le Québec offrant un contexte particulier : celui des ligues collégiales. Le football qui se joue dans les Cégeps permet à de nombreux joueurs de tenter leur chance dans la NCAA et d’atteindre la LCF par la suite.

Pour m’aider, j’ai établi un critère de « provenance » pour déterminer la province d’origine d’un joueur, utile dans les cas d’athlètes dont les parents ont immigré au Canada ou dans le cas d’un déménagement en bas âge, par exemple. Il n’est pas parfait, et l’information est parfois difficile à confirmer, mais les résultats donnent une bonne idée de ce qui se passe.

Selon nos recherches, des 93 joueurs repêchés provenant d’universités américaines, 25 étaient du Québec, soit 27 % du total. L’Ontario en compte 26. Suivent l’Alberta et la Colombie-Britannique avec 17 et 19 respectivement.

En faisant le même calcul de matchs joués par joueurs repêchés, la moyenne des joueurs québécois est de 37 matchs, ce qui est plus élevé que la moyenne des joueurs repêchés provenant de la NCAA (36). 19 joueurs de la NCAA ont joué au moins 50 rencontres et, de ce nombre, 6 sont Québécois (31,6 %). La Colombie-Britannique suit avec 5 représentants. Ces joueurs tirent donc vraiment bien leur épingle du jeu une fois chez les professionnels.

À la lumière de tous ces chiffres, il se dégage une tendance : le football va bien au Québec et le niveau de jeu ne cesse de s’améliorer. La preuve :la province produit plusieurs joueurs qui atteignent les rangs de la LCF. Le fait que les inscriptions au football mineur ont explosé au cours des dernières années est certainement un aspect qui explique ce phénomène. Il faut tout de même se dire que cela fait à peine plus de 15 ans! L’avenir est prometteur.