
Guillaume Tremblay-St-Gelais
LCF.ca
MONTRÉAL – Difficile d’imaginer que le 13e meilleur espoir selon le Bureau de recrutement amateur de la LCF à l’approche du repêchage 2012 est passé à 2 doigts de devoir accrocher ses épaulettes et ses crampons. Et pourtant, ce sont bel et bien ces pensées qui sont venues hanter l’ailier défensif du Rouge et Or de l’Université Laval Arnaud Gascon-Nadon au milieu de la saison 2010 : l’ancien du Collège Jean-Eudes et des Spartiates du Vieux-Montréal venait alors de subir une déchirure au ligament croisé antérieur du genou droit.
« C’était la pire nouvelle de ma vie, j’étais dévasté, confie Gascon-Nadon. C’était la blessure que je redoutais le plus, parce que je m’étais toujours dit qu’une blessure à un genou mettrait fin à ma carrière. C’est là que j’ai appris à me connaître puis à me relever. Il y a eu un délai de 48 à 72 h où ce fut extrêmement pénible. Mais quand j’ai pris la décision avec mes parents et les docteurs de revenir avant la fin de la saison 2010 pour aider l’équipe, ça m’a donné un objectif à atteindre, et c’est ce qu’il faut dans ce genre de blessure : se fixer des objectifs à court terme pour que ça avance plus rapidement. »
« J’ai changé depuis, poursuit l’athlète de 23 ans. Je bas presque tous mes temps et je soulève plus de poids qu’avant ma blessure l’an dernier. Je suis tellement heureux et content du déroulement que tout ça a pris. Une blessure comme celle-là met les choses en perspective. Ça fait en sorte que tu te sens beaucoup plus humble de ce que tu vis, et tu te sens beaucoup plus fort, parce que tu sais que tu as passé à travers et que peu de gens l’ont fait avant toi. »
Et pour celui qui a délaissé le poste de quart à l’école secondaire au profit de la position d’ailier défensif, revenir encore plus fort d’une blessure aussi importante ne peut que l’aider à atteindre son rêve de devenir un joueur de football professionnel.
« Jusqu’à l’an dernier, jamais je n’aurais cru pouvoir gagner ma vie en jouant au football. Ça relevait beaucoup plus du rêve et d’un monde impossible à atteindre, avoue le joueur originaire de Montréal. Il s’agit encore aujourd’hui d’un monde irréel, duquel je ferai peut-être partie. Il y a des joueurs qui jouent la LCF avec qui j’ai déjà joué. Ça change vraiment la perception du jeu et du sport professionnel. Je me rends compte que je ne me retrouve vraiment pas loin, que je n’ai qu’un pas à l’extérieur de la porte. Et c’est tout nouveau pour moi! Pour l’instant, je m’en vais au camp d’évaluation de la LCF en me disant que je vais compétitionner avec des joueurs de mon âge qui ont le même but. Ce n’est qu’une fois que je ferai partie de la Ligue que le rêve pourra commencer. »
Ne s’alignant avec le Rouge et Or que depuis 2010, Gascon-Nadon a rapidement été en mesure de laisser sa marque au sein de l’unité défensive de la formation de l’Université Laval.
« Arnaud est un joueur explosif comme il est rare dans voir à notre niveau, a indiqué le coordonnateur de la défense Marc Fortier. Il effectue d’excellents départs et réalise les gros jeux quand l’équipe en a besoin. Il souhaite être le meilleur et il prendra tous les moyens pour atteindre ses objectifs. Il est un joueur intelligent qui démontre une passion évidente pour le football. »
Avec autant d’éloges, il est peu surprenant que le Montréalais de 23 ans croie être en mesure de pouvoir venir en aide à une équipe de la LCF à titre de recrue.
« Je souhaite être le meilleur à ma position et essayer d’améliorer mon jeu sous toutes ses facettes, souligne Gascon-Nadon. Je suis un amoureux du football : j’aime étudier tout ce qui concerne le football et regarder comment les autres joueurs jouent, afin d’essayer d’incorporer les choses qu’ils font bien à mon jeu. C’est peut-être gros, mais je fais tout en mon pouvoir pour toujours être le meilleur joueur sur le terrain. »
Mais avant d’espérer rejoindre les rangs d’une équipe de la LCF, Gascon-Nadon est conscient qu’il doit d’abord se présenter au camp d’évaluation de la LCF présenté par Reebok le weekend prochain.
« Je souhaite montrer à tout le monde que je me suis entraîné extrêmement fort, mentionne avec confiance le numéro 45 du Rouge et Or, qui ne s’attend pas à éprouver quelque difficulté que ce soit. J’ai hâte au sprint sur 40 verges et aux exercices à 1 contre 1 pour démontrer ce que je suis capable de faire en situation de passe. Mais je m’attends à être pas mal à l’aise dans la plupart des tests. »
Et il devra bien faire, puisqu’il ne croit pas que le classement effectué par le Bureau de recrutement amateur de la LCF à l’approche du repêchage 2012 soit très révélateur pour le moment.
« S’il n’y avait pas de camp, peut-être que le classement me dérangerait, mais le personnel de la LCF organisent justement un camp pour savoir si le classement fait du sens ou pour en faire un nouveau. Alors, je ne m’en occupe pas vraiment pour l’instant », a conclu celui qui, il y a un an à peine, n’était même pas en mesure de marcher.