
Guillaume Tremblay-St-Gelais
LCF.ca
MONTRÉAL – Peu savent que le mot carabin servait à identifier au 19e siècle les étudiants en médecine qui pratiquaient une activité physique. L’expression a bien entendu évolué depuis, reflétant au passage le statut de l’étudiant universitaire reconnaissant que toute bonne méthode de travail prévoit également de sains divertissements.
Originaire de Trois-Rivièves, le secondeur des Carabins de l’Université de Montréal Jonathan Beaulieu Richard aurait ainsi difficilement pu choisir de jouer pour une équipe portant un nom lui collant davantage à la peau, le jeune athlète de 23 ans excellant à fois sur le terrain et dans ses études en pharmacie.
« Joindre études et football demande beaucoup de sacrifices et beaucoup de discipline, avoue Beaulieu Richard. Je dois couper certains aspects de ma vie sociale, dont ceux qui font qu’il est parfois agréable d’être un étudiant. Mais c’est encourageant parce que je sais que je ne fais pas seul tous ces sacrifices. Ma famille et mes amis me donnent un coup de main pour m’aider à passer à travers tout ça. Disons que ça aide beaucoup quand les gens autour de moi sont compréhensifs. »
Et les sacrifices sont d’autant plus importants depuis les deux ou trois dernières années, soit depuis que le rêve de devenir un joueur de football professionnel est de plus en plus à la portée du Trifluvien de 23 ans.
« Au début, le fait de gagner ma vie en jouant au football touchait plus au rêve. Mais quand j’ai vu que l’opportunité était là et pouvait se matérialiser, j’ai commencé à mettre beaucoup d’efforts pour réaliser mon rêve, confie celui dont le surnom est JBR. La Ligue canadienne de football est pour moi quelque chose qui devient de plus en plus important. En ce moment, mon entraînement et mes études occupent l’ensemble de mon temps. »
Son père ayant lui-même joué au football, Jonathan a toujours témoigné un certain intérêt envers le football. Jouant ici et là avec ses amis, ce n’est qu’à l’école secondaire qu’il a choisi de pratiquer la position de secondeur au football de manière plus rigoureuse.
« Le football est un sport qui allie performance physique et intelligence, et je crois que ça explique aussi mon intérêt pour ce sport, explique le numéro 50 des Carabins. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours été plus attiré par la défense. Déjà très jeune, j’avais beaucoup de succès à la position de secondeur. Elle demande beaucoup de polyvalence, et je crois que je me reconnais là-dedans. Devoir faire plusieurs choses différentes rend la position aussi très intéressante. »
Jonathan n’apparaît présentement pas dans le classement des 15 meilleurs espoirs au pays établi par le Bureau de recrutement amateur de la LCF à l’approche du repêchage 2012. Une situation qui ne le préoccupe pas du tout en prévision du camp d’évaluation du weekend prochain.
« Je crois que c’est un classement qui est très relatif, bien que les gars qui sont sur ce classement méritent tous d’y apparaître, a commenté Beaulieu Richard. C’est à moi de saisir l’opportunité que l’on me donne pour augmenter ma visibilité. Je suis sûr que mes films de match vont aller en ma faveur, donc l’important sera vraiment de démontrer mes qualités athlétiques. Je ne suis peut-être pas le plus gros ni le plus rapide, mais je crois que je suis polyvalent dans mes habiletés. Je suis capable de couvrir beaucoup de terrain et je suis capable de me défaire des blocs. Je vais donc me présenter au camp sans trop de pression et performer aux meilleurs de mes capacités. »
Se qualifiant lui-même de joueur complet, intelligent et fiable, Jonathan croit avoir de bons atouts pour convaincre les équipes de la LCF de le sélectionner lors du repêchage de mai prochain. Une impression que partage également son entraîneur Danny Maciocia.
« Jonathan comprend rapidement et applique ce qu’on lui demande de faire avec précision, a indiqué Maciocia. Il est fiable, il travaille fort, il souhaite toujours s’améliorer et espère devenir une force au sein de l’équipe qui le repêchera. »
Jonathan dit avoir beaucoup été inspiré par l’éthique de travail déployée par l’ancien demi offensif des Alouettes de Montréal et des Eskimos d’Edmonton Mike Pringle.
« Danny nous raconte plusieurs anecdotes à son sujet, et je trouve assez incroyable l’éthique de travail qu’il démontrait, que ce soit au début ou à la toute fin de sa carrière. Il a toujours eu la même intensité du début à la fin, tant dans les entraînements que dans les matchs, et les victoires prouvent son éthique de travail irréprochable. »
Disons que côté éthique de travail, Jonathan Beaulieu Richard n’a peut-être pas tant à envier Mike Pringle : pour être capable d’allier aussi bien études en pharmacie et carrière au football universitaire, l’éthique de travail mise de l’avant par Jonathan est elle-même tout aussi admirable!