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12 mars 2010

Les 4 aspects du camp d’évaluation

Par Olivier Poulin

 

Le camp d’évaluation de la LCF, présenté par Reebok, démarre vendredi à Toronto. Il s’agit d’un moment important dans la carrière d’un joueur de football universitaire qui désire évoluer chez les professionnels. En gros, l’événement est comme une entrevue pour obtenir un emploi, mais elle est adaptée aux joueurs de football. La pression que peuvent ressentir les joueurs invités provient du fait qu’il s’agit d’une occasion d’améliorer, maintenir ou diminuer leurs chances d’être repêchés. Le tout, dans un contexte peu familier, devant tous les dépisteurs et la forte majorité des entraîneurs et des directeurs généraux des équipes du circuit. Ceux qui gèrent le mieux cette pression et qui sont en mesure de bloquer les distractions font habituellement bonne figure.

Le test des yeux

On pourrait décortiquer la période de trois jours en quatre aspects. La première étape, c’est celle que l’on appelle le «test des yeux». Autrement dit, les représentants des équipes de la LCF vont regarder chacun des participants presque nus afin d’évaluer le type de corps et le potentiel de croissance (exemple : un joueur peut-il prendre/perdre 10 livre et évoluer à une autre position?) ainsi que le niveau de mise en forme. L’évaluation est très subjective, mais il s’agit d’une évaluation qui peut faire très mal. Un gars musclé comme un superhéros peut influencer la manière dont on le perçoit : on peut voir qu’il a fréquenté le gym dernièrement et qu’il prend le processus au sérieux. Dans le cas contraire, et bien, on dégringole dans le classement des dépisteurs.

Les tests physiques

Le deuxième aspect, celui auquel les amateurs associent le plus le camp d’évaluation, ce sont les tests physiques. Bien qu’on veut tous entendre parler des monstres qui s’exécutent aux développés couchés et des autres plus minces qui courent plus vite que leur ombre, des performances qui permettent d’amorcer des conversations, les recruteurs ne coupent pas les cheveux en quatre avec les dixièmes de secondes et une ou deux répétitions de plus. Les questions qu’ils se posent ne sont pas «Est-il fort? Est-il rapide? Possède-t-il des qualités athlétiques?». Les questions sont plutôt de l’ordre du «Est-il assez fort, assez rapide et a-t-il assez d’habiletés pour passer au niveau supérieur?».

Bon, une performance exceptionnelle peut provoquer des questionnements et les recruteurs pourraient ajouter une étoile à  côté du nom du participant qui surprend pour pousser la recherche plus loin. Il remettra probablement en doute sa première évaluation des habiletés d’un joueur. Autrement dit, des résultats impressionnants aux tests peuvent influencer la perception de certaines faiblesses, notamment au niveau de la taille.

Les duels du dimanche

La troisième étape est celles des tests individuels et les affrontements un contre un, les duels. C’est le moment qui intéresse le plus les équipes parce que ces tests répondront à LA question la plus importante : «ce gars-là peut-il jouer au football?». Une bonne performance ici, surtout dans les duels, peut faire oublier des résultats ordinaires d’un concurrent lors des autres tests. Dans le cas contraire, même les meilleurs résultats aux tests ne seront d’aucune aide pour maintenir ses chances (dans ce cas-ci, le dernier rempart pour sauver les apparences repose sur les images des parties que les dépisteurs étudient. Elles devront démontrent clairement que ce n’était qu’une mauvaise journée…).

Les entrevues

La dernière étape, probablement la plus sous-estimée et la moins connue, c’est celle des entrevues et des conversations avec les joueurs. Que ce soit pendant les entrevues formelles organisées par la LCF ou de simples échanges de corridor, cet aspect du camp permet aux équipes de mesurer l’attitude d’un athlète face à des questions qui touchent son sport et sa personnalité.